L’AEUMC et son impact sur les secteurs laitier et avicole déçoivent les travailleurs canadiens

Canada's food workers betrayed by USMCA and its impact on dairy and poultry sectors Ottawa – 1er octobre 2018 – Le chef national du syndicat canadien des travailleurs et travailleuses de l’alimentation affirme que l’accord commercial intervenu entre les États-Unis et le Mexique ne fera qu’affaiblir le système alimentaire canadien et créer des incertitudes pour  les salarié(e)s et leurs collectivités respectives. 

« Les travailleuses et travailleurs de l’alimentation ont de bonnes raisons de se sentir trahis du fait que les secteurs laitier et avicole ont été contraints de faire davantage de concessions », déclare Paul Meinema, président national du syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC Canada). 

« Les concessions auxquelles le Canada a consenti dans le cadre de l’AEUMC et du PTP viendront s’ajouter aux cadeaux faits antérieurement lors des négociations de l’Accord économique et commercial global (AECG) et du Partenariat transpacifique (PTP). Elles auront très certainement un impact sur les niveaux de production nationale et donc sur les bons emplois syndiqués du pays », précise le chef syndical national faisant allusion à une concession supplémentaire de 3,7 % faite sur les produits laitiers et aux concessions consenties sur les produits avicoles, lesquelles représentent près du double des concessions précédentes.   
  
« En tant que Canadiennes et Canadiens, nous devons être très attentifs au fait que la presque totalité de ces usines de production laitière et avicole se trouvent dans les petites et moyennes communautés où plus de 220 000 personnes gagnent leur pain. L’argent que gagnent durement ces personnes joue un rôle fondamental dans ces économies locales. Il conviendrait également de noter que la transformation alimentaire constitue le plus vaste segment du secteur canadien de la fabrication », poursuit le confrère Meinema.

« Il importe de veiller à ce que le système canadien de production alimentaire demeure vigoureux, si l’on veut vraiment protéger notre intérêt national. Il est difficile d’imaginer comment on peut se réjouir de l’affaiblissement de notre système de production alimentaire national. Nous devrions toutes et tous nous méfier des concessions commerciales qui diminuent la capacité du Canada de produire ses propres denrées agricoles », explique le chef national du syndicat.  

Ceci dit, les TUAC pensent que le système de gestion de l’offre survivra bien qu’il ait été  affaibli, du moins pour le moment. Les TUAC partagent l’avis des producteurs laitiers qui considèrent l’AEUMC comme un pas dans la mauvaise direction et croient que les concessions cumulatives, si on permet que cela continue, finiront par « tuer à petit feu » le système.  

« Il ne fait aucun doute que les intérêts des travailleurs et travailleuses de l’alimentation n’étaient pas pris en compte dans les négociations ayant produit cet accord boiteux », conclut le confrère Meinema. « Et pour nous, cela vient réaffirmer le rôle central que les salarié(e)s de l’alimentation doivent jouer dans l’élaboration des politiques qui touchent et protègent le système canadien de l’alimentation ».    

L’Union internationale des travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) est l’une des plus grandes organisations syndicales du pays. Elle représente quelque 250 000 salarié(e)s au Canada et 1,3 million de salarié(e)s à l’échelle internationale, lesquels travaillent dans tous les secteurs qui relèvent de l’alimentation et dans ceux des soins de santé et de la sécurité ainsi que dans de nombreux autres secteurs importants de l’économie. Pour en savoir plus long au sujet des TUAC et du travail innovateur que fait le syndicat, il suffit de visiter le site Web situé à l’adresse www.tuac.ca.