Justice alimentaire

En tant que syndicat des travailleurs de l'alimentation, les TUAC s'engagent à promouvoir les principes et les objectifs du mouvement pour la justice alimentaire. Nous croyons que les travailleuses et travailleurs de l'alimentation, ceux qui produisent les aliments que nous consommons, doivent avoir un rôle clé dans la définition du mouvement pour la justice alimentaire et de ses priorités. Les travailleurs de l'alimentation, en tant que citoyens, électeurs et membres de la collectivité, ont également un rôle crucial à jouer en exigeant davantage des politiciens, des employeurs et des gouvernements sur les questions de justice alimentaire, et en utilisant leur pouvoir collectif pour aider à réaliser les buts et objectifs du mouvement.

Qu’est-ce que la justice alimentaire?

La justice alimentaire consiste à prendre des mesures sur des questions liées à la production et à la distribution des aliments et, en particulier, la façon que ces pratiques nous touchent en tant que travailleurs, membres de la collectivité, consommateurs, Canadiens et gens de partout dans le monde.

Cela comprend, entre autres, la sécurité alimentaire, qui consiste à s'assurer que les gens ont suffisamment d'aliments de haute qualité, riches en protéines et salubres pour nourrir leur famille.

La justice alimentaire, c’est aussi parler de la souveraineté alimentaire et du droit que chaque personne devrait avoir de connaître l’origine de sa nourriture et la façon dont elle a été produite. La souveraineté alimentaire signifie également que les gens devraient avoir leur mot à dire sur les méthodes de production des aliments et le degré de disponibilité d’aliments de haute qualité, sains et riches en protéines.

Dans une société démocratique, les travailleurs, les consommateurs et les membres de la collectivité doivent jouer un rôle précis dans l'élaboration et la gouvernance des politiques qui influent sur notre approvisionnement alimentaire, comme la Politique alimentaire nationale du Canada.

Il est très important que le mouvement pour la justice alimentaire soit vigilant face à la chaîne d’approvisionnement. Nourrir un pays et créer des exportations alimentaires pour d'autres pays prend des milliers de personnes, et l'un des principes fondamentaux du mouvement pour la justice alimentaire est le traitement des travailleurs et travailleuses de l'alimentation.

Qu'ils cultivent et récoltent des légumes, préparent des conserves, coupent de la viande, fassent cuire du pain, lavent des produits, stockent des tablettes, ou qu’ils servent des repas dans des restaurants ou des maisons de retraite, les travailleuses et travailleurs de l'alimentation doivent être traités conformément aux normes internationales du travail, ce qui inclut les mêmes droits que toute autre personne au Canada.

De plus, l’engagement du mouvement pour la justice alimentaire repose sur la définition de la durabilité qui tient compte des préoccupations environnementales, économiques et sociales, et qui comprend toujours des stratégies de transition équitables pour toutes les actions proposées sur le changement climatique.

Pourquoi les Canadiens devraient-ils se soucier de la justice alimentaire?  

Au Canada, nous croyons que les travailleurs et travailleuses ont des droits et que leur traitement devrait être conforme aux normes internationales signées par notre pays aux Nations Unies, de même qu’aux conventions 87 et 98 de l'Organisation internationale du travail (soit la  Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et la Convention sur le droit d’organisation et de négociation collective) en particulier. Lorsque nous permettons aux gouvernements de droite et aux employeurs irresponsables de rompre avec ces croyances, traditions et engagements, notre réputation est ternie sur la scène mondiale, et notre capacité d'être perçus et entendus comme une voix internationale de premier plan en matière de droits de la personne est minée.

Le traitement équitable des travailleurs et travailleuses de l'alimentation est également à notre avantage en tant que consommateurs d'aliments. Il existe un lien évident entre le respect des droits de la personne des travailleurs de l'alimentation et la production d'aliments sains.

En Amérique du Nord, nous avons des cas où des travailleurs de production alimentaire ont été contraints de porter des couches-culottes parce que des employeurs irresponsables leur ont refusé des pauses pour aller aux toilettes, comme le rapporte Oxfam dans son surprenant rapport No Relief: Denial of bathroom breaks in the poultry industry (Pas de soulagement : Refus des pauses sanitaires dans l'industrie avicole).

La nécessité de porter une couche-culotte au travail est une indignité, une injustice et un déni des droits de le la personne qu'aucun(e) d'entre nous ne voudrait endurer. À juste titre en tant que consommateurs, nous n'achèterions pas de la nourriture, pour nous nourrir et nourrir nos familles, qui est fabriquée dans un environnement où les travailleurs portent des couches-culottes sales.

Et dans d'autres coins du monde où la liberté de la presse, les droits du travail, la réglementation alimentaire et la primauté du droit ne sont pas aussi forts, nous ne pouvons qu’imaginer ce que sont les normes et les pratiques de production. L'étiquetage transparent des aliments qui décrit clairement le pays d'origine et d'autres facteurs importants dans le processus de production alimentaire doit être considéré comme un élément central des discussions sur la souveraineté alimentaire et un outil important pour aider les familles canadiennes à faire des choix alimentaires, surtout pour les membres les plus vulnérables de notre société, comme les enfants et les parents vieillissants.

Des champs de culture à nos assiettes, l'industrie alimentaire du Canada emploie des millions de Canadiens et de Canadiennes de sorte que nous sommes tous touchés par le niveau de justice dans notre système alimentaire en tant que consommateurs, travailleurs ou amis, voisins et membres de la famille des travailleurs de l'alimentation.

De plus, avec l'augmentation rapide de l'écart de richesse au Canada, l'insécurité alimentaire devient une réalité malheureuse pour de plus en plus de Canadiens et de Canadiennes alors que le recours aux banques alimentaires continue d'augmenter d'année en année, créant ainsi plus de désespoir dans nos communautés et nos quartiers, ce qui nous touche tous.

Quels sont les objectifs du mouvement pour la justice alimentaire ?

Le mouvement pour la justice alimentaire s'est engagé à atteindre un certain nombre d'objectifs. Du point de vue des travailleurs de l'alimentation ceux-ci doivent inclure :

Comment pouvez-vous aider à améliorer la situation?

Il existe de nombreuses façons pour les Canadiens et Canadiennes d'apporter une contribution efficace au mouvement pour la justice alimentaire.

Utilisez la puissance de votre panier d'achat!

D'abord et avant tout, remettez en question les aliments que vous consommez et les produits de marque que vous achetez :

Partagez vos conclusions avec vos amis, les membres de votre famille et vos collègues de travail, et encouragez-les à acheter des marques de produits alimentaires qui correspondent aux objectifs du mouvement pour la justice alimentaire.

Contribuez à la syndicalisation!

Puisque l'insécurité alimentaire est en fin de compte le résultat de la pauvreté et parce que la négociation collective est le meilleur outil anti-pauvreté dont nous disposons, encouragez vos ami(e)s et les membres de votre famille qui travaillent dans le domaine de l'alimentation à se syndiquer.

Sollicitez l’aide de vos élu(e)s politiques!

Laissez savoir à votre député(e) local(e) ou provincial(e) que la justice alimentaire est importante pour vous et, si vous vivez en Ontario, exprimez votre indignation devant l'incapacité des travailleurs agricoles de la province de se joindre au syndicat. Au niveau national, assurez-vous de dire à votre député(e) que les travailleurs et travailleuses de l'alimentation doivent avoir un rôle important à jouer dans l'élaboration de la politique alimentaire nationale du Canada.