Déclaration des TUAC Canada sur l’acquittement de Gerald Stanley à son procès dans l’affaire Colten Boushie

C’est le 9 février dernier que Gerald Stanley a été acquitté des accusations qui pesaient contre lui dans l’affaire de la mort par balle de Colten Boushie, jeune Autochtone âgé de 22 ans de la Première Nation des Faisans roux (en anglais, Red Pheasant First Nation), en Saskatchewan. Le tollé que ce verdict allait provoquer retentit toujours dans les salles de réunion des syndicats, dans les milieux de travail et chez la société en général aux quatre coins du pays.

Avec le Sous-comité des Autochtones des TUAC Canada, le syndicat présente ses condoléances à la famille de Colten Boushie en raison de cette tragédie et de cette mort insensées. Trop souvent, nous le savons bien, il arrive que l’oeuvre des groupes de défense de la cause des Premières Nations en matière de réconciliation entre les Autochtones et les allochtones suscite une opposition relevant du cynisme, chose dont même l’État fédéral et les gouvernements provinciaux se rendent coupables en faisant des déclarations ou en prenant des décisions qui engendrent des divisions quand il s’agit de la justice à un point de vue précis ou à un autre. En effet, voilà précisément ce qui nuit au progrès et à la réconciliation.

Nous soutenons la position des fédérations de travailleuses et travailleurs qui ont remarqué ce en quoi le racisme érigé en système avait influé sur l’issue du procès de George Stanley. Les actes étant plus convaincants que la parole, nous avons la ferme conviction qu’il ne suffit pas de faire connaître la vérité. Le 18 février dernier, au congrès biennal du Nouveau Parti démocratique (NPD), les TUAC Canada ont appuyé sans réserve une proposition d’urgence consistant à demander que le gouvernement modifie le Code criminel de façon à ce qu’on ne puisse plus récuser une candidate-jurée ou un candidat-juré sans motif valable et qu’on élimine la pratique de la mise à l’écart d’une ou un juré(e) à titre provisoire et celle de la récusation péremptoire. La proposition en question consiste aussi à demander qu’on effectue une enquête à l’échelle nationale sur la manière dont la Gendarmerie royale du Canada (GRC) s’y est prise dès le début pour traiter les éléments de l’affaire et sur ce qui a pu mener à l’erreur judiciaire qu’on a commise au terme du procès. Le 14 février, les TUAC Canada s’étaient présentés aux côtés de centaines d’autres personnes participant à la Marche commémorative annuelle des femmes devant le poste central de la police de Toronto, où plusieurs tenaient des pancartes sur lesquelles figuraient les noms de centaines de leurs proches qui avaient perdu la vie en subissant des violences au Canada, afin de réclamer la justice pour les gens des peuples autochtones. Le lendemain, il y avait plus de 1 000 enfants qui se rassemblaient sur la Colline du Parlement, à Ottawa, pour dénoncer les graves injustices subies par les enfants des Premières Nations un peu partout dans le pays. C’est notamment en contribuant à assurer l’organisation de cette manifestation que nous nous sommes montrés solidaires de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations (SSEFPN).

Les TUAC Canada ne cesseront donc de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour veiller à ce que les membres autochtones de l’organisation syndicale se sentent en sécurité dans leurs milieux de travail respectifs et s’estiment acceptés dans les rangs de cette dernière. De même, nous continuerons à militer afin qu’on apporte les modifications voulues aux lois dont l’importance est capitale en ce qui concerne le rétablissement de la justice pour les peuples autochtones du Canada.

 

En toute solidarité,

 

Paul R. Meinema
Président national