« Ne m’appelez pas, je suis en vacances », aurait déclaré Brian Pallister

Winnipeg – 17 août 2017 – Au moment où les crues ravageaient le Manitoba en 2014, le chef de l’opposition provinciale d’alors, Brian Pallister, était introuvable. Lorsqu’on lui demandait pourquoi il n’avait pas visité les régions inondées, il aurait dit qu’il prenait part à une rencontre familiale qui se tenait à ce moment-là. Plus tard, il s’était excusé d’avoir induit les gens en erreur car, en fait, il était plutôt en vacances dans sa luxueuse résidence au Costa Rica. Par ailleurs, il s’est révélé que Brian Pallister passait un jour sur cinq dans sa résidence de vacances pendant qu’il était chef de l’opposition officielle.

Lorsque Brian Pallister a été élu premier ministre du Manitoba, il aurait déclaré qu’il passerait comme d’habitude jusqu’qu’à  huit semaines par année au Costa Rica. Mais, par la suite, afin de couper court à certaines interrogations où l’on se demandait comment il pourrait prendre de si longues vacances hors de la province, il a dû réduire de huit à cinq le nombre de semaines qu’il prenait. Le premier ministre aurait également déclaré qu’il serait disponible chaque jour pendant ses vacances et qu’il serait en contact avec les membres de son cabinet « pratiquement tous les jours ». Mais plus tard, des questions commençaient à émerger à savoir s’il communique bel et bien avec des gens au Canada pendant qu’il est à l’étranger, après qu’une demande d’accès à l’information n’eut révélé aucune trace de correspondance entre le premier ministre et les membres de son cabinet. 

Puis, en 2016, le premier ministre Pallister aurait passé 19 jours à sa résidence de vacances, entre juillet et août. Les dossiers obtenus par le NPD à la suite d’une demande d’accès à l’information ont révélé que pendant le séjour du premier ministre à l’étranger, il  n’y a eu ni appel téléphonique, ni échange de texte et de courriel entre ce dernier et son chef de cabinet ou son adjoint spécial, voire son directeur des communications ou les ministres de son cabinet.  

Grâce à l’aide du bureau de l’Ombudsman du Manitoba, le NPD a pu obtenir le dossier des conversations d’affaires que Brian Pallister a eues au moyen d’un téléphone cellulaire personnel. Selon le dossier, Brian n’a eu que deux appels téléphoniques qui concernaient des affaires gouvernementales pendant ses vacances au Costa Rica. Ces appels ont eu lieu le 16 décembre et n’avaient duré que 15 minutes. Ils ont eu lieu au moment même où les provinces négociaient un nouvel accord sur les soins de santé avec le gouvernement fédéral.    

D’autres demandes d’accès à l’information montrent que le premier ministre avait reçu des documents sensibles, dont des documents budgétaires, de la part des membres de son cabinet. Mais ces documents lui avaient été envoyés par l’intermédiaire de sa femme. Et cela soulève toutes sortes de questions quant à sa gestion des affaires gouvernementales de nature délicate. 

Au moment où le gouvernement conservateur du Manitoba effectue de sérieuses coupures dans les soins de santé et l’éducation, alors que les employé(e)s du secteur public font face à des gels et des réductions de salaire, il paraît que le premier ministre est assis au bord d’une plage à sa luxueuse résidence de vacances, complètement déconnecté de ce qui se passe dans la province.