Harper savait certainement comment choisir ses sénateurs

Toronto – 18 mars 2017 – À peine deux ans environ depuis que Stephen Harper n’est plus premier ministre du Canada, beaucoup des choix qu’il avait faits pour le Sénat reviennent maintenant le hanter.

On se souvient comme si c’était hier des nombreux mois de manchettes négatives inspirées par les dépenses inappropriées réclamées par des membres de la cohorte de sénateurs de Stephen Harper. Citons à titre d’exemple les rebondissements du scandale causé par l’affaire Mike Duffy; les folles dépenses qu’avait réclamées l’ex-animatrice de télévision Pamela Wallin pour des activités sans rapport avec le Sénat; les frais de séjour réclamés par Patrick Brazeau alors qu’il n’en avait pas droit, celui-ci avait été chassé du caucus conservateur après avoir été arrêté et plaidé coupable à des accusations d’agression et d’infractions liées à la drogue.  

Aujourd’hui, deux autres personnes que Stephen Harper avait nommées au Sénat se trouvent dans l’eau bouillante.  

L’ex-candidate du Parti conservateur de l’Ontario nommée au Sénat en 2013, la sénatrice Lynn Beyak, a récemment critiqué les résultats du rapport de la Commission de vérité et réconciliation sur le système des pensionnats indiens. Celle-ci s’est plainte que le rapport n’a pas reconnu les « bienfaits » des pensionnats indiens « bien intentionnés ». Ses commentaires ont été condamnés par des gens de toutes les allégeances politiques. Le député néo-démocrate Romeo Saganash était même allé jusqu’à réclamer la démission de la sénatrice Beyak après que celle-ci eut fait des éloges pour les pensionnats indiens, ce système que les Nations Unies reconnaissent comme une forme de génocide culturel. Les remarques de Lynn Beyak ont beau avoir été condamnées par ses collègues conservateurs du Sénat, mais cela ne l’a pas empêchée pour autant de continuer à siéger au caucus conservateur.    

On trouve au banc des accusés un autre sénateur choisi par Stephen. Il s’agit de Don Meredith, un pasteur ordonné de la région de Toronto. Celui-ci a été expulsé du caucus conservateur en 2015, mais pas au Sénat, suite à des allégations selon lesquelles il aurait eu une aventure avec une adolescente qui n’avait que 16 ans au début de la liaison. Un rapport qui vient tout juste d’être publié à la suite d’une enquête menée par le Bureau du conseiller sénatorial en éthique a désormais conclu que l’homme de 54 ans, M. Meredith, avait bel et bien eu une liaison inappropriée avec la jeune femme, pourtant il a refusé de démissionner du Sénat.  

Alors qu’on s’éloigne de l’ère Harper, des noms s’ajoutent jour après jour à la liste sans cesse croissante de gaffes commises par l’ex-premier ministre faisant ainsi perdurer son héritage de mauvais jugement.