Différentes provinces abordent différemment le problème de la baisse des revenus provenant de l’exploitation des ressources

Toronto – 13 mars 2017 – Face à l’effondrement des revenus provenant de l’exploitation des ressources, les provinces des Prairies sont en proie à une aggravation des déficits budgétaires. Deux provinces de la région sont déterminées à recourir à des mesures d’austérité pour s’attaquer au problème alors qu’une autre province a décidé d’adopter une approche différente.  

Au Manitoba, le premier geste posé par le gouvernement conservateur du premier ministre Brain Pallister au début de son mandat a été de s’attaquer aux salarié(e)s en rendant encore plus difficile l’accès à un syndicat. Le parti réduit actuellement les services de première ligne dans les secteurs de la santé et de l’éducation, et rend plus coûteux l’accès à l’université. Il serait même prêt à privatiser les services publics et à geler les salaires pour juguler le déficit.    

En Saskatchewan, le premier ministre Brad Wall du Parti saskatchewannais a lui aussi choisi la voie de l’austérité pour s’attaquer à l’insuffisance des revenus. Celui-ci refusait d’épargner une partie des revenus que le gouvernement avait accumulés au cours de la période d’essor des ressources et avait plutôt choisi de distribuer l’argent aux grandes sociétés en réduisant leurs impôts, ce qui a coûté très cher au trésor public. Mais face à l’effondrement des revenus tirés des ressources, le gouvernement tente maintenant de punir les gens ordinaires de la Saskatchewan en imposant des coupures salariales, en éviscérant les services publics et en privatisant les grandes sociétés de la Couronne comme Sasktel, une entreprise si chère aux gens de la Saskatchewan.

Entre-temps, de toutes les provinces canadiennes qui font face à des déboires financiers, c’est l’Alberta qui est la plus durement touchée, notamment en raison de l’effondrement des revenus provenant de l’exploitation des ressources et des tragiques incendies tout à fait inattendus qui ont ravagé la région de Fort McMurray. Or, en dépit de cette triste réalité, le gouvernement aborde le problème de la baisse des revenus fiscaux d’une manière complètement différente.   

La première ministre néo-démocrate de l’Alberta, Rachel Notley, a adopté une loi pour établir le salaire minimum de la province à 15 $ l’heure. Le gouvernement a également imposé une taxe sur les émissions de carbone et investit les revenus provenant de cette taxe dans des projets d’énergie durable comme les fermes exploitant l’énergie solaire. Cette nouvelle mesure fait partie d’un plan de lutte contre les changements climatiques parmi les plus dynamiques de l’Amérique du Nord. Bref, force est de constater que le gouvernement a choisi de ne pas s’attaquer aux travailleuses et travailleurs du secteur public ni aux syndicats qui les représentent dans ses efforts pour améliorer la situation financière de la province. Au contraire, le NPD albertain a investi dans les secteurs de la santé et de l’éducation en augmentant la part d’impôt sur le revenu des sociétés et des particuliers que paient les plus riches de l’Alberta, créant du même coup de bons emplois.  

Pourquoi ces provinces adoptent-elles des approches si différentes pour le même problème? Se pourrait-il que la Saskatchewan et le Manitoba adoptent des mesures d’austérité parce qu’ils sont dirigés par des gouvernements conservateurs de droite qui ont l’appui des grandes sociétés, alors que l’Alberta investit dans les emplois, les collectivités et les gens ordinaires parce que le NPD représente les intérêts de la classe ouvrière? Ce sont peut-être là des questions purement rhétoriques.