Les employé(e)s de l’hôtel Seven Oaks font preuve de courage sur la ligne de piquetage : témoignage d’une gréviste

Liens

Hotel strike enters fifth month
Regina Leader-Post – 3 May 2016

Regina (Sask.) – 9 mai 2016 – Alors que la grève contre l’hôtel Seven Oaks, lequel fait partie de la chaîne Best Western, entame son cinquième mois à Regina, Girlie Basco, membre de la section locale 1400 qui fait partie du personnel de l’hôtel depuis de nombreuses années, explique pourquoi les employé(e)s de l’établissement maintiennent une position ferme sur la ligne de piquetage, et pourquoi cette lutte est si importante pour la communauté de Regina et les membres chez Best Western.

« Si vous avez récemment eu l’occasion de longer la rue Albert à Regina dans votre véhicule, vous avez probablement remarqué que les employé(e)s de l’hôtel Seven Oaks Inn sont en grève. Et si vous êtes l’une des centaines de personnes qui passent devant l’hôtel chaque jour, vous avez peut-être aussi remarqué que cela fait près de cinq mois depuis nous sommes sur la ligne de piquetage.  Mais il se peut que vous ne sachiez pas pourquoi. 

En tant que préposée à l’entretien ménager qui travaille à plein temps à l’hôtel depuis près de sept ans, je peux vous dire que mes collègues de travail et moi n’avons pas pris à la légère notre décision d’aller en grève. Comme vous pouvez l’imaginer, la vie n’est pas facile sur la ligne de piquetage. Mais nous savions qu’il fallait prendre les mesures qui s’imposent pour défendre nos droits face à un employeur qui tente de nous intimider. 

En dépit du fait que les affaires tournaient rondement chez Seven Oaks avant la grève, et que Best Western est une chaîne extrêmement rentable qui peut très bien rémunérer ses employé(e)s de manière juste, les propriétaires de l’établissement refusent de nous payer un salaire suffisant.   

Pour comble de malheur, l’employeur tente de doubler les cotisations que nous versons au régime d’avantages sociaux en nous imposant 50 % des primes, y compris toutes les hausses futures.  Nous n’avons tout simplement pas les moyens de payer ce type d’augmentation, vu que la plupart d’entre nous touchent juste un peu plus que le salaire minimum.  

En tant que mère de deux enfants qui travaille, ma famille dépend de mes avantages sociaux, car ce sont ces prestations que me permettent de payer les services médicaux de base comme les examens dentaires pour mes enfants. En tentant de doubler nos primes d’avantages sociaux alors qu’ils savent que beaucoup d’entre nous n’ont pas les moyens de payer l’augmentation, ce que les propriétaires de l’hôtel Seven Oaks veulent effectivement accomplir, c’est de réduire nos salaires qui sont déjà très modestes. Nous sommes donc bien obligés de défendre nos droits et de rejeter catégoriquement leurs demandes. Nous luttons pour obtenir justice pour tous les employé(e)s de l’hôtel Seven Oaks.

Heureusement, nous ne sommes pas seuls. La communauté de Regina nous appuie énormément dans notre lutte pour obtenir un salaire suffisant et des avantages sociaux justes. La vague de soutien et d’encouragement que nous recevons de la population locale, des député(e)s, de notre syndicat et d’autres sympathisant(e)s nous fait très chaud au cœur et nous permet de tenir bon sur la ligne de piquetage. Il paraît aussi que les gens séjournent dans d’autres hôtels et que les affaires ont beaucoup ralenti depuis que nous sommes allés en grève.

Maintenant, notre employeur refuse de négocier avec nous. C’est pourquoi nous demandons aux membres de la population d’appuyer notre lutte en faveur de l’équité en s’abstenant de séjourner à l’hôtel tant que durera la grève. Nous demandons aux gens d’envoyer un message à l’entreprise pour lui demander de reprendre les pourparlers. Pour appuyer notre lutte, il suffit de consulter la page tuac.ca/bestwestern.

Quand je dis qu’aucun d’entre nous ne souhaitait vraiment aller en grève, je parle en mon nom mais aussi au nom de mes vaillantes et vaillants collègues de travail.  Bref, les propriétaires de l’hôtel Seven Oaks  font montre d’un manque de respect total pour leur personnel, et ils tentent d’imposer des concessions qui auraient des conséquences financières désastreuses pour moi et d’autres personnes. Notre seule option est de riposter et d’exiger qu’on nous traite de manière juste et respectueuse. »

Girlie Basco est membre de la section locale 1400 des TUAC Canada qui fait partie du personnel de l’hôtel Seven Oaks depuis de nombreuses années.