Le salaire des travailleurs agricoles stagne alors que le secteur agricole engrange des profits record

Ottawa – 2 avril 2016 – L’année dernière, le chiffre d’affaires total du secteur agricole a atteint un nouveau record et les perspectives sont bonnes pour 2016. Mais qu’en est-il du revenu des travailleurs agricoles?

Une nouvelle étude réalisée par le ministère de l’Agriculture et de l’Agro-alimentaire révèle que   2015 a été l’année la plus prospère que le secteur agricole ait jamais connue. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 6 % par rapport à 2014, ce secteur a atteint un nouveau record qui s’établit à 15 milliards $. Le bénéfice d’exploitation net enregistré pour chacun des exploitants du secteur agricole s’est accru en moyenne de 8 %.

De même, 2016 s’annonce une année très rentable pour le secteur agricole. Selon les projections établies pour cette année, les exploitants du secteur devraient réaliser des bénéfices de 14 % plus élevés que la moyenne de 2010-2014. 

Et qu’en est-il du revenu des quelque 35 000 travailleurs étrangers temporaires et migrants du secteur agricole qui constituent l’épine dorsale du système alimentaire canadien? Leur taux de salaire horaire est fixé par le gouvernement fédéral et les associations de l’industrie agricole provinciale. Pour 2016, le taux de salaire de ces ouvriers a été gelé au taux de salaire minimum provincial, c’est-à-dire qu’ils ne recevront aucune augmentation par rapport à l’année précédente.

La situation est bien différente dans le cas des travailleurs migrants saisonniers et des travailleurs étrangers temporaires qui œuvrent dans des entreprises agricoles bénéficiant d’une convention collective des TUAC Canada où sont prévues des hausses salariales annuelles. Mais la plupart des ouvriers agricoles migrants saisonniers travaillent dans des exploitations agricoles et des serres industrielles  en Ontario, province où la législation les prive du droit d’association syndicale.

« Les données indiquent clairement que, dans les lieux de travail non syndiqués, les travailleurs d’entreprises agro-industrielles dans le secteur de l’agriculture industrielle continuent de se voir nier une part équitable du fruit de leur travail », de dire le président national des TUAC Canada, Paul Meinema. « Le gouvernement fédéral continue de permettre aux exploitants de l’industrie de faire ce qu’ils veulent. Tant que l’Ontario ne permettra pas aux travailleurs agricoles de se syndiquer, la plus grande main-d’œuvre agricole du pays continuera d’être exploitée par des propriétaires d’entreprises agro-industrielles très prospères qui prennent toutes les décisions », explique-t-il.