La violence en milieu de travail

Parmi les membres des TUAC Canada, il y en a plus de 10 000 qui travaillent dans le domaine des soins de santé.

Or, pour la plupart des gens, la violence en milieu hospitalier se résumerait à l’agression physique. Cependant, en réalité, les formes sous lesquelles se présente la violence dans les milieux de travail en général sont autrement variées. En ce qui concerne précisément les travailleuses et les travailleurs de la santé, l’origine du problème s’explique notamment par le fait qu’ils ont directement affaire aux patientes et aux patients ainsi qu’aux gens de leurs familles respectives, et ce, en de nombreux cas, dans des circonstances difficiles.

Il se peut que la patiente ou le patient agisse de façon agressive à cause de son mauvais état de santé ou des médicaments qu’elle ou il prend. De plus, il est possible qu’elle ou il ait l’habitude de se conduire d’une manière violente depuis longtemps ou bien que la situation dans laquelle elle ou il se trouve lui fasse éprouver de la colère et un sentiment de frustration.

Ce n’est pas parce qu’on a pour tâche de s’occuper soigneusement des patientes et des patients qu’on doit tolérer leur comportement lorsque celui-ci devient mauvais. Toujours est-il que, partout au Canada, les travailleuses et les travailleurs de la santé risquent fortement de subir la violence au travail. Il y en a plusieurs qui, tôt ou tard, au cours de leur carrière professionnelle, en vivent l’expérience au sens physique et en éprouvent du stress au travail. Il en existe bien d’autres qui se voient adresser des menaces ou des paroles témoignant d’une véritable hostilité qu’on nourrirait envers eux. En général, ce sont les patientes et les patients ainsi que les visiteuses et les visiteurs qui s’en rendent coupables.

Pour les travailleuses et les travailleurs de la santé, le risque de subir une agression physique en exécutant leur tâche est cinq fois plus élevé que pour la population en général dans la vie qu’elle mène. Voilà pourquoi il faut prendre au sérieux le désarroi des membres du personnel soignant qui sont victimes d’une agression verbale ou physique autant que celui de toute autre personne qui est victime d’une certaine forme de violence ou d’une autre. Autrement dit, s’il s’agit de se soucier également de ce problème dans leur cas, c’est que, en faisant leur travail en milieu hospitalier, les travailleuses et les travailleurs de la santé ne sont en rien tenus de supporter le comportement agressif d’une patiente ou d’un patient ayant une mauvaise attitude.

Voici justement tout ce qu’on entend par violence en milieu de travail :

Si l’on veut savoir exactement à quel point la violence est fréquente dans le milieu de travail hospitalier, il est difficile d’en trouver des statistiques fiables. L’explication en est qu’on néglige souvent de faire état des incidents de violence qui s’y produisent. En outre, il existe un certain nombre de facteurs qui, tout en ayant pour effet d’entraver le travail du personnel soignant, contribuent à provoquer les incidents en question, c’est-à-dire les suivants : la présence de patientes et patients constituant des cas particulièrement lourds à traiter, la pénurie de personnel, une certaine attitude de la direction des établissements hospitaliers consistant à tolérer la violence qui s’exercerait dans le milieu de travail et les ratés de la communication entre les membres du personnel ainsi qu’entre celui-ci et ses supérieur(e)s hiérarchiques.

Dans le milieu de travail, au point de vue physique comme sur le plan de la santé mentale, les effets de la violence et du harcèlement éventuels peuvent être graves pour les travailleuses et les travailleurs ainsi que pour les gens de leurs familles respectives. En termes précis, il peut en résulter des absences nombreuses et fréquentes, une baisse du rendement au travail et une augmentation des coûts en soins de santé.

Pour savoir ce qu’il faut faire afin de vaincre ces difficultés, il faut élaborer un plan d’ensemble. Tout d’abord, il est essentiel de faire changer la mentalité selon laquelle on devrait tolérer la violence dans le milieu de travail hospitalier sous prétexte que la présence de celle-ci y soit tout à fait normale. Dans le même temps, il importe tout autant d’apprendre au personnel à prévenir tout incident tenant de la violence, de réaliser une politique qu’on aura mûrement mise au point dans le but d’en réduire le degré de probabilité et de veiller à ce que, dans ce milieu de travail, les gens disposent de tout ce dont ils ont besoin pour communiquer convenablement entre eux.

Quoi qu’il en soit, toute personne qui est victime de violence au travail devrait en informer immédiatement sa superviseuse ou son superviseur.