Il faut une stratégie mondiale pour combattre le problème du travail précaire, selon la présidente de la section locale 1000A des TUAC, Pearl Sawyer

Nyon (Suisse) – 13 novembre 2015 –  La présidente de la section locale 1000A des TUAC Canada, Pearl Sawyer, a eu l’honneur de participer à la réunion du Comité exécutif mondial du syndicat global UNI qui s’est tenue mercredi dernier. Elle a profité de l’occasion pour souligner l’importance d’agir en vue de résoudre le problème du travail faiblement rémunéré et des emplois précaires et non protégés qui touche les travailleuses et travailleurs du monde entier, problème qui s’est accru de manière sans précédent au détriment de bons emplois.

L’UNI représente quelque 20 millions de salarié(e)s affiliés à plus de 900 organisations syndicales.

« Alors que l’inégalité et la précarité des emplois sont à la hausse, il est extrêmement important que les travailleuses et travailleurs du monde entier coordonnent leurs efforts visant à obtenir l’accès à de bons emplois et à des salaires et des horaires de travail justes et équitables. Il importe que les salarié(e)s du secteur canadien de la vente au détail et de l’alimentation prennent part au débat mondial et à la stratégie internationale visant à aider les travailleuses et travailleurs à accéder à l’équité et à la justice dans leurs pays et partout ailleurs dans le monde », de dire Pearl Sawyer, membre du Comité exécutif mondial de l’UNI.

Pearl Sawyer croit qu’il faudrait augmenter les salaires des travailleuses et des travailleurs du monde entier et qu’un salaire minimum de 15 $ devrait s’accompagner de l’accès à des heures de travail garanties, mesure qui aurait pour effet de protéger les salarié(e)s contre des employeurs comme la compagnie Walmart, laquelle réduit les heures de travail des employé(e) de ses magasins aux États-Unis après avoir pris l’engagement d’augmenter leurs salaires. D’autre part, la consœur Sawyer souhaite que les hausses des salaires minimums s’appliquent également aux employé(e)s qui bénéficient déjà d’une progression salariale de sorte que leur expérience de travail soit prise en compte. Elle plaide pour que le secteur de détail de l’UNI et d’autres secteurs élaborent des normes qui s’alignent sur le salaire minimum de 15 $ revendiqué.  

« Les salarié(e)s ont besoin non seulement d’une augmentation de salaire mais aussi des heures de travail garanties pour faire en sorte que leur qualité de vie s’améliore véritablement », explique la consœur Sawyer. « La syndicalisation et la négociation collective constituent la meilleure façon de parvenir à des heures de travail garanties », poursuit-il.

Pearl Sawyer a également fait le point sur les victoires que les membres de la section locale 1000A ont remportées chez Loblaws Great Food et Superstore dans leurs efforts pour obtenir des heures de travail garanties. Les préposé(e)s à temps partiel qui bénéficient déjà d’une progression de salaire ont droit à un rajustement salarial en fonction de l’augmentation du salaire minimum. Les membres bénéficient également d’une période de préavis accrue pour ce qui a trait à leur horaire de travail.

En vertu de l’entente que les membres viennent de ratifier avec Loblaws Great Food et Superstore, davantage d’employé(e)s à temps partiel ont accès à des heures de travail garanties améliorant ainsi leur qualité de vie. En fait, beaucoup plus de salarié(e)s obtiennent 28, 24 ou 20 heures de travail garanties, selon leur durée de service et le nombre d’employé(e)s à temps partiel qui travaillent dans leur rayon.

Les employé(e)s à temps partiel participent également à un programme pilote qui prévoit une semaine de préavis additionnelle pour ce qui a trait à leur horaire de travail.

Le programme pilote a débuté à la fin d’août. Il reste à déterminer s’il sera pleinement mis en œuvre au bout de la période cible de 8 à 12 mois. Tout dépendra des résultats obtenus.

Les négociations ont permis aux salarié(e)s de réaliser de nombreux gains dont les améliorations aux horaires de travail. Par ailleurs, la consœur  a souligné qu’il y a lieu d’adopter de nouvelles mesures législatives afin d’élever le niveau de vie de tous les salarié(e)s. Selon elle, une des façons d’améliorer les conditions de vie des salarié(e)s du commerce de détail consiste à adopter de nouvelles mesures législatives qui fixent le nombre d’heures de travail pour les postes à plein temps, garantissent un nombre minimum d’heures, et établissent une période minimale de préavis pour les horaires de travail.

« Il reste beaucoup de travail à faire au Canada et ailleurs dans le monde pour enrayer la hausse des emplois précaires et réduire le degré considérable d’incertitude et d’insécurité que bien trop de travailleuses et de travailleurs connaissent aujourd’hui, surtout dans les lieux de travail non syndiqués », enchaîne-t-elle.