En chiffres : L’éducation est un droit et ne devrait pas être un fardeau

Ottawa – 23 septembre 2015 – En moyenne, au Canada, les frais de scolarité et les autres frais que doivent payer les étudiantes et les étudiants du premier cycle d’études universitaires auraient triplé de l’année scolaire 1993-1994 à l’année scolaire 2015-2016. C’est dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador que la hausse aurait été la moins forte, celle-ci y étant alors de 35 %; quant à la plus forte, ce sont les gens allant à l’université en Ontario qui l’auraient subie en devant composer avec une augmentation totale de 248 % de tous les frais en question au cours de cette période.Voilà, du moins, ce qu’on indique dans un rapport publié récemment par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

Cette hausse des frais de scolarité dépasse nettement le taux d’inflation, qui n’a augmenté que de 48,71 % de 1993 à 2015.

Les frais de scolarité se sont accrus dans toutes les provinces, sauf celle de Terre-Neuve-et-Labrador. Dans le cas de cette dernière, ils sont gelés depuis l’année scolaire 2003-2004 pour les étudiantes et les étudiants du premier cycle et du deuxième.  

De plus, la part du financement public dans le budget de fonctionnement des universités a diminué en passant de 77 % en 1992 à près de 60 % en 2002 ainsi qu’à 55 % en 2012. Pendant la même période, la part du financement qu’on tirait des frais de scolarité dans le budget de fonctionnement des universités a augmenté. De 20 % qu’elle était en 1992, elle a fini par s’élever à 33 % en 2002 et à plus de 37 % en 2012.

Cette année, alors que, déjà, faut-il le rappeler, c’est dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador que les frais de scolarité sont les plus bas au Canada, on y a réalisé une autre première à l’échelle nationale en remplaçant entièrement les prêts de l’État provincial par des bourses dont la somme se fonde sur les besoins de l’étudiante ou de l’étudiant qui la reçoit.

Depuis 2012, l’Ontario vient en aide aux étudiantes et aux étudiants en leur offrant un rabais de 30 % sur les frais de scolarité, jusqu’à concurrence de 1 830 $ par année. Le rabais s’applique plus précisément aux étudiantes et aux étudiants de premier cycle dont les parents ont un revenu annuel de 160 000 $ ou moins. (Cependant, ni les étudiantes et les étudiants qui ont terminé leurs études secondaires il y a plus de cinq ans ni celles et ceux qui ne vont à l’école qu’à temps partiel ne peuvent en bénéficier.)

L’État provincial y ayant décidé de geler les frais de scolarité et de remplacer ses prêts par des bourses dont la somme dépend des besoins de l’étudiante ou de l’étudiant qui se la voit accorder, la province de Terre-Neuve-et-Labrador demeurera l’endroit où le coût des études à l’université est le plus abordable pendant les quatre prochaines années. C’est, du moins, ce que porterait à croire l’indice du coût de l’éducation ou de la formation pour les familles à revenu médian et à faible revenu.

Dans le cas des familles à revenu médian, l’Ontario et le Nouveau-Bruns­wick sont les provinces où le coût des études à l’université est le moins abordable (et ce, malgré le rabais sur les frais de scolarité que, en Ontario, l’État provincial offre aux étudiantes et aux étudiants qui fréquentent les universités de la province).

Enfin, dans le cas des familles à faible revenu, c’est en Saskatchewan que le coût des études à l’université est le moins abordable et, après cette province, ce sont l’Ontario et la Nouvelle-Écosse qui leur réserveraient le sort le plus difficile sur ce point. (Pourtant, dans ces trois provinces, l’État provincial offre un programme de bourses d’études aux étudiantes et aux étudiants.) 

Source : Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), What’s the Difference?