1er juin : Journée des travailleuses et des travailleurs blessés de l’Ontario

Toronto – 28 mai 2015 – Le 1er juin de chaque année, Journée des travailleuses et travailleurs blessés de l’Ontario, les Ontariennes et Ontariens rendent hommage aux centaines de travailleuses et travailleurs qui sont décédés ou blessés au travail. Cette journée représente aussi une occasion de demander au gouvernement et aux employeurs d’agir pour faire en sorte que la sécurité au travail devienne primordiale. 

Bien que les plus récentes statistiques sur les décès et les blessures publiées par la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) pourraient porter à conclure que cette tragédie évitable est en régression, les chiffres sont trompeurs. Si le nombre de décès et de blessures signalés a effectivement baissé au cours des dernières années, cette tendance coïncide avec une période où de nombreux Ontariens et Ontariennes ont perdu leur emploi. Elle peut aussi s’expliquer par le fait que la majorité des emplois perdus l’ont été dans des secteurs où les accidents du travail sont fréquents, comme l’exploitation des ressources naturelles et la fabrication lourde.

En effet, malgré la baisse du nombre de blessures et de décès chez les travailleuses et travailleurs, nous avons relevé cette année un certain nombre de décès tragiques et évitables dans des lieux de travail situés dans diverses régions de la province, allant de Nanticoke à Timmins en passant par Markham.

Ce que cachent aussi les données de la CSPAAT, ce sont les décès et les accidents dus à l’exposition à des toxines et à l’exposition à long terme à des substances dangereuses. Les études montrent que chaque année en Ontario, quelque 6 000 décès sont directement liés à ces types d’exposition, soit bien plus que les données avancées par la CSPAAT qui chiffrent à moins de 300 le nombre de ces décès.

La baisse supposée des demandes d’indemnisation pour les décès ou les blessures au travail coïncide également avec l’antagonisme croissant des dirigeant(e)s de la CSPAAT qui s’efforcent de dissuader les travailleurs et travailleuses de faire des demandes d’indemnisation. Les réductions aux indemnités et les changements apportés aux politiques et aux pratiques ont causé une immense pauvreté et ont rendu le système d’indemnisation hostile aux travailleuses et travailleurs blessés, les gens mêmes que le système est censé protéger. Par ailleurs, près de 40 % des travailleuses et  travailleurs de l’Ontario occupent des emplois qui ne sont pas couverts par la CSPAAT, notamment dans le secteur agricole, qui affiche l’un des taux de blessures au travail les plus élevés de tous les secteurs de l’économie.

Le 1er juin, Journée des travailleuses et des travailleurs blessés de l’Ontario, est l’occasion de rappeler que chaque travailleur et chaque travailleuse a le droit de travailler dans un milieu sain et sécuritaire, mais que malheureusement, des milliers de salarié(e)s et leurs familles continuent d’être victimes d’une culture d’entreprise qui considère la santé et la sécurité comme une contrainte financière insupportable. Le seul moyen de faire évoluer cette mentalité consiste à effectuer des inspections plus rigoureuses et à faire appliquer plus strictement la loi sur la santé et la sécurité au travail (SST), à rendre le système de la CSPAAT plus équitable et à poursuivre en justice les employeurs qui négligent leurs responsabilités en matière de sécurité au travail. Les lois existent mais faut-il bien qu’on les mette en application. 

Le 1er juin prochain, les TUAC Canada se joindront à leurs alliés syndicaux et communautaires pour participer à la marche et la manifestation qui se tiendront à Queen’s Park, à Toronto, à l’occasion de la Journée des travailleuses et travailleurs blessés. Les militantes et militants des TUAC Canada sont invités à manifester leur solidarité aux travailleuses et travailleurs victimes de blessures ou de décès en Ontario en participant à ce rassemblement. Pour en savoir plus, cliquez ici