Aux Philippines, le bilan de l’incendie d’une fabrique de chaussures s’alourdit considérablement

Valenzuela (Philippines) – 14 mai 2015 – Dans une fabrique de chaussures de la banlieue de Manille, capitale des Philippines, des dizaines de travailleuses et travailleurs viennent de périr tragiquement en étant à leur tour victimes de conditions de travail dangereuses.  

Au bas mot, le bilan de l’incendie qui a éclaté mercredi à l’entrée principale de cette petite usine de Valenzuela s’élèverait actuellement à 75 morts. À l’intérieur de l’établissement, le personnel était pris au piège : par exemple, aux fenêtres de l’étage situé juste au-dessus du rez-de-chaussée, on avait installé des barreaux qui, d’après les gens de la famille de l’une des victimes, étaient si près les uns des autres que même un chat n’aurait pas pu se sauver de cet endroit.

Alors que le personnel y avait pour tâche de fabriquer des sandales de plage à la mode, on refusait impitoyablement de veiller à sa sécurité, ce qui devait donc entraîner des conséquences terribles. Malheureusement, les conditions de travail seraient tout aussi dangereuses dans de nombreuses autres usines et fabriques d’où provient la marchandise des grandes marques mondiales de vêtements.

Or, il y a deux semaines, on soulignait le deuxième anniversaire de l’effondrement de l’usine de vêtements du Rana Plaza au Bangladesh, qui avait fait 1 129 morts et des milliers de blessés parmi les ouvrières et les ouvriers. Également, en 2013, 377 de leurs consœurs et confrères du même pays avaient trouvé la mort dans l’incendie d’un autre établissement et, en 2012, 379 personnes avaient subi le même sort dans une usine de fabrication de vêtements située au Pakistan.

Dans la foulée, le président national des TUAC Canada, Paul Meinema, fait la déclaration suivante : « Nous pensons très fort aux familles des gens qui sont morts et aux personnes qui ont été blessées à Valenzuela. Il faut absolument veiller à ce que, à l’avenir, plus personne ne perde la vie en fabriquant des vêtements. Justement, les gens et les groupes qui sont associés à notre organisation syndicale ainsi que nous continuerons à agir de concert à l’échelle mondiale pour faire en sorte que ce vœu se réalise. Rappelons que, grâce à l’application de l’Accord sur la sécurité des bâtiments et la prévention des incendies au Bangladesh, on a réussi à empêcher que d’autres catastrophes de ce genre se produisent dans les usines de ce pays dont la direction a signé la convention en question. » (Le confrère Meinema avait alors fait partie de l’équipe ayant pour mission de se renseigner en détail sur ce qui s’était réellement passé lors de la tragédie du Rana Plaza au Bangladesh en vue d’y améliorer l’efficacité des mesures de sécurité et les conditions de travail.)

En outre, le président national des TUAC Canada ajoute : « Au moyen d’une entente officielle de la même nature, en vertu de laquelle il serait prévu qu’une inspection soit effectuée par une autorité indépendante ne relevant pas de la direction des sociétés ni du personnel de leurs installations dans les autres pays où l’on fait passer le profit avant les normes de sécurité et de construction, on arriverait à protéger de tout danger mortel encore bien d’autres travailleuses et travailleurs. »