Puisqu’on reproche à Walmart de pratiquer l’inégalité entre les sexes, l’entreprise réagit en brandissant l’étiquette Women Owned

Toronto – 23 mars 2015 – C’est en présentant un nouveau logo commercial sous le nom de Women Owned (« produits faits par des entreprises appartenant à des femmes »), qui doit figurer sur l’emballage des produits fabriqués chez des entreprises dont la propriété est détenue par des femmes, que la société Walmart réagit aux allégations selon lesquelles elle se livrerait à l’inégalité entre les sexes en fait de rémunération. Le géant de la vente au détail ne ferait donc qu’employer un stratagème de commercialisation au lieu de chercher à régler les problèmes qu’ont en particulier les femmes qui travaillent dans ses magasins.

Par souci de garantir l’équité salariale chez Walmart, Cynthia Murray, qui, tout en faisant partie du personnel d’un magasin de la chaîne aux États-Unis, en est une petite actionnaire, exhorte l’entreprise à divulguer les informations se rapportant aux salaires selon le sexe ainsi que le nombre respectif d’heures de travail des hommes et des femmes qu’elle compte parmi ses salarié(e)s. Justement, madame Murray vient de proposer une résolution qui sera présentée lors de l’assemblée générale annuelle de la société en juin. Si celle-ci est alors adoptée, la direction de l’entreprise sera tenue de porter à la connaissance du public les chiffres relatifs à la rémunération de son personnel en y faisant la distinction entre ce que reçoivent les hommes et ce qui est versé aux femmes.

En effet, comme il est écrit dans le texte de la résolution, Walmart serait ainsi obligée de révéler publiquement, dans le cas de chaque échelon de rémunération et de chaque échelle salariale, la proportion occupée respectivement par les membres du personnel qui sont de sexe masculin et ceux qui sont de sexe féminin tout comme le nombre moyen d’heures de travail qu’ils font respectivement ainsi que le salaire horaire moyen des hommes et des femmes.

À l’heure actuelle, la société Walmart, qu’on a déjà accusée d’exercer une discrimination défavorable aux femmes en ce qui concerne les promotions, la rémunération et la nature des tâches qu’on leur demande d’exécuter, ne déclare pas publiquement les renseignements en matière de salaires selon le sexe des gens qui font partie de son personnel.

Afin de tenter de démentir tant soit peu les dernières allégations dont elle fait l’objet, la société vient de lancer une campagne publicitaire consistant à faire connaître l’étiquette Women Owned et, ainsi, à attirer l’attention de la clientèle sur les produits vendus chez Walmart qui sont faits ou fabriqués par des entreprises appartenant à des femmes. De même, tout en entreprenant la campagne en question, la puissante chaîne de vente au détail a annoncé qu’elle allait confier à un organisme indépendant la certification du respect du critère suivant lequel chacune des entreprises dont les produits portent cette étiquette doit être possédée, dirigée ou contrôlée au moins à 51 % par une femme ou un groupe de femmes. En revanche, jusqu’à présent, Walmart refuse toujours de se servir de la même méthode pour veiller à obtenir la confirmation comme quoi ses fournisseurs de vêtements se conforment aux règles du domaine de la sécurité des bâtiments au Bangladesh.

En 2011, aux États-Unis, un million et demi de femmes ont poursuivi la chaîne pour avoir pratiqué diverses discriminations sur des points variés, entre autres la rémunération. L’année précédente, la société Walmart avait réglé une action en justice qu’avait intentée contre celle-ci la commission de l’égalité des chances en matière d’emplois (en anglais, Equal Employment Opportunity Commission), qui, dans ce pays, a pour rôle de défendre les travailleuses et les travailleurs devant leur employeur. Dans ces circonstances, Walmart acceptait effectivement de verser 11,7 millions de dollars en arrérages de salaire et en dommages-intérêts à des travailleuses du Kentucky auxquelles l’entreprise avait refusé d’accorder un emploi parce qu’elles étaient de sexe féminin.