Rappel de la nécessité des inspections indépendantes en matière de sécurité à la suite de la toute dernière tragédie au Bangladesh

Mongla (Bangladesh) – 12 mars 2015 – Au Bangladesh, ce sont au moins cinq ouvriers qui ont péri et environ 100 autres qui ont été emprisonnés dans les décombres lorsque le toit d’une usine de fabrication du béton s’est effondré, ce jeudi.

À Mongla, les autorités présentes sur les lieux affirment qu’il y en avait en gros 150 dans le bâtiment lorsque la catastrophe s’est produite.

En avril 2013, avant la tragédie qui vient donc de survenir, une fabrique de vêtements, c’est-à-dire le Rana Plaza, s’était également écroulée au Bangladesh. À cet instant-là, le nombre de victimes, toutes des travailleuses et des travailleurs, allait s’élever à plus de 1 100.

À la suite de la catastrophe du Rana Plaza, de nombreux détaillants, dont les compagnies de la société Loblaws, s’étaient engagés à signer l’accord sur la sécurité-incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh (en anglais, Bangladesh Accord for Fire and Building Safety). Pour mémoire, on soulignera encore une fois que, en vertu de cette convention, il est prévu que ce soient des inspecteurs indépendants ne représentant ni le personnel ni l’employeur qui se chargent de l’examen de l’état des établissements en vue de faire en sorte que les conditions de travail s’améliorent pour les ouvrières et les ouvriers de ce pays en voie de développement. Depuis la rédaction de l’accord et conformément à celui-ci, on a contrôlé plus de 1 000 usines. En le signant, tout détaillant promet de faire passer les gens avant le profit dans ses installations. Or, il existe d’autres sociétés, comme Walmart et Target, qui se refusent toujours à y apposer leur signature.

Sur ces événements, précisément, le président national des TUAC Canada, Paul Meinema, déclare : « La catastrophe toute récente nous rappelle qu’il faut que nous contribuions à faire le nécessaire pour veiller à ce que les conditions de travail ne soient pas dangereuses et à ce qu’on impose des normes de construction qui soient suffisamment sévères, et ce, tant au Bangladesh même qu’à l’échelon mondial. Cependant, pour que l’inspection des bâtiments donne les résultats voulus, il faut absolument que celle-ci soit indépendante. En outre, il est essentiel que, dans tous les pays, y compris le Bangladesh, on reconnaisse aux travailleuses et aux travailleurs ainsi qu’aux syndicats qui les représentent le droit de vérifier la clarté et l’efficacité des règles de sûreté, ce qui viserait à confirmer concrètement que c’est bel et bien la sécurité dans l’intérêt des ouvrières et ouvriers qui passe avant tout. »