Benetton accepte d’indemniser les victimes de la tragédie du Rana Plaza à la suite de la campagne en ligne

Treviso (Italie) – 28 février 2015 – Des membres des TUAC Canada, des militant(e)s des milieux syndical et communautaire ainsi que des citoyenn(e)s concernés du monde entier célèbrent une victoire durement gagnée pour la justice après qu’une fructueuse campagne de pressions menée en ligne par Avaaz et diverses organisations syndicales eut contraint l’entreprise italienne du secteur de la mode, Benetton, d’accepter d’indemniser  les victimes de la tragédie du Rana Plaza survenue au Bangladesh.

La semaine dernière, l’entreprise Benetton a confirmé qu’elle indemnisera les victimes de l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza survenu en 2013, lequel a tué et blessé des milliers de travailleuses et de travailleurs du vêtement qui œuvraient dans l’immeuble. L’annonce constitue un changement de position remarquable de la part de Benetton qui, pendant deux ans, refusait de contribuer à un fonds créé par les Nations Unies  pour indemniser les 5 000 victimes et survivant(e)s de ce terrible accident.

La décision prise par Benetton qui accepte désormais d’indemniser les victimes est le fruit de la campagne d’Avaaz à laquelle se sont jointes plus d’un million de personnes dans le monde entier pour exhorter l’entreprise à contribuer au Fonds fiduciaire des donateurs du Rana Plaza. L’entreprise de mode de l’Italie a convenu de contribuer au fonds avant le 24 avril, date du deuxième anniversaire de l’accident. Le fonds multipartite innovateur requiert neuf millions de dollars US pour s’assurer que toutes les personnes victimes reçoivent une indemnité pour pertes de salaire et frais médicaux. 

Le désastre du Rana Plaza a fait 1 134 morts et 2 515 blessés. C’est à la suite de cette tragédie que le Fonds fiduciaire des donateurs du Rana Plaza a été créé afin d’amener le gouvernement du Bangladesh ainsi que les producteurs locaux, les marques et les distributeurs de vêtements internationaux, les organisations syndicales locales et internationales, et les ONG internationales à collaborer pour établir une nouvelle norme en matière d’indemnisation.    

Le fonds tripartite sans précédent est présidé par l’Organisation internationale du travail des Nations Unies (OIT). Conformément aux normes internationales, le comité de coordination a effectué un examen exhaustif et indépendant des dossiers des 5 000 victimes en vue de déterminer leur admissibilité à une aide financière ou une indemnité pour frais médicaux.   

Au lendemain du désastre, les TUAC Canada ont été l’une des premières voix à réclamer l’indemnisation des victimes et l’amélioration des bâtiments et de la sécurité des lieux de travail au Bangladesh, et n’ont pas tardé à acclamer les entreprises, comme Loblaw, qui avaient signé l’Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh et appuyé le Fonds fiduciaire des donateurs du Rana Plaza.

Le président national des TUAC Canada, Paul Meinema, s’est également rendu au Bangladesh l’année dernière pour rencontrer des syndicalistes, des expert(e)s en santé-sécurité et des personnes qui ont survécu à la tragédie du Rana Plaza et pour témoigner sa solidarité avec les victimes.   

« Il est certes encourageant que Benetton ait accepté d’indemniser les victimes de ce horrible désastre,  mais nous devons continuer d’exiger que les entreprises qui s’approvisionnent au Bangladesh, comme Walmart and Target, signent l’Accord du Bangladesh », insiste le président Meinema. « Le gouvernement Harper doit aussi exercer des pressions sur les détaillants du Bangladesh et du Canada pour qu’ils respectent l’Accord, aident les familles à reconstruire leurs vies, et prennent les mesures qui s’imposent pour qu’une tragédie comme celle du Rana Plaza ne se reproduise jamais plus », poursuit-il.