Les TUAC Canada sont à l’origine de l’avertissement que la CDPO a émis au gouvernement fédéral à l’égard de la discrimination sexiste inhérente aux pratiques de recrutement du PTAS

Toronto – 12 décembre 2014 – La Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) a publié une déclaration concernant un programme de recrutement que gère le gouvernement fédéral, les statistiques recueillies faisant état d’une exclusion systémique des femmes dans les pratiques d’embauche du programme. Quelque 18 000 travailleurs agricoles saisonniers, presque tous des hommes, viennent en Ontario chaque année dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) qu’administre le gouvernement fédéral. 

Le 10 décembre, la CODP a publié un énoncé de position sur la discrimination sexiste inhérente aux pratiques de recrutement du PTAS. Il s’agissait plus précisément d’un avertissement pour rappeler au gouvernement que la discrimination sexiste constitue une violation des droits de la personne. « Les travailleurs migrants sont protégés par les mêmes lois qui protègent les travailleurs et travailleuses de l’Ontario, y compris le Code des droits de la personne de l’Ontario », écrivait la CODP dans son énoncé de position. « Cela signifie que les employeurs ne peuvent refuser d’embaucher une personne en raison de son sexe ou pour d’autres motifs  stipulés dans le Code. Ils ne peuvent non plus inclure des préférences discriminatoires dans le processus d’embauche. La protection contre la discrimination dans le domaine de l’emploi couvre tous les aspects des relations de travail : processus de recrutement et de sélection; conditions d’emploi et cessation d’emploi », lisait-on.

L’action de la CODP fait suite à une requête déposée par les TUAC Canada pour réclamer une enquête sur la discrimination sexiste systémique inhérente aux pratiques d’embauche du PTAS. Les TUAC Canada luttent depuis longtemps pour défendre les droits des travailleurs agricoles migrants et, de concert avec l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), gèrent des centres de soutien pour travailleurs migrants dans un certain nombre de collectivités agricoles du pays.

« Les données parlent d’elles-mêmes. Ce qu’ils disent, c’est que le gouvernement fédéral tolère la discrimination sexiste dans les pratiques de recrutement du PTAS », s’indigne le président national des TUAC Canada,  Paul Meinema. « La discrimination sexiste est une violation des droits de la personne et une pratique illégale et inadmissible », poursuit-il. 

« Les travailleurs agricoles migrants contribuent énormément à notre société et à notre sécurité alimentaire », explique le chef des TUAC Canada. « On n’a rien à leur reprocher. La faute revient au gouvernement fédéral qui ne cesse de mépriser les droits de la personne et les droits syndicaux des travailleurs migrants et des travailleurs étrangers temporaires », enchaîne-il.