Les victimes d'un accident d'échafaudage n'ont toujours pas obtenu justice, affirme le syndicat le plus influent du Canada

Toronto – 5 décembre 2014 – Le 24 décembre marquera le cinquième anniversaire d'un accident d'échafaudage où quatre travailleurs migrants ont perdu la vie et un cinquième a été grièvement blessé quand l'échafaudage qui les supportait s'est écroulé sur un chantier de Toronto.

La société qui avait fourni l'échafaudage en cause a été pénalisée d’une amende le 4 décembre pour avoir omis de vérifier l'état de la plateforme, mais les propriétaires de la société ont évité la prison, bien qu'ils aient admis avoir négligé de procurer aux travailleurs des conditions de travail sécuritaires.

La société d'Ottawa Swing N Scaff Inc., qui a plaidé coupable, est aussi passible d'une suramende compensatoire de 25 pour cent. Patrick Deschamps, l'un des dirigeants de Swing N Scaff Inc., a reconnu avoir omis de s'assurer que la plateforme était en bon état et qu'elle avait été conçue par un ingénieur professionnel. Il a pourtant évité l'emprisonnement et a été condamné à une légère amende de 50 000 $.

« Quand des travailleurs meurent à cause de la négligence d'une entreprise, il faut appliquer la loi dans toute sa rigueur et jeter les propriétaires en prison. C'est ce qui aurait dû se passer ici », déclare le président national des TUAC Canda, Paul Meinema. « Nous ne devons pas oublier les victimes. Nous devons continuer de leur rendre hommage en luttant pour améliorer la santé et la sécurité sur les lieux de travail et en faisant pression sur les gouvernements et les employeurs pour que tous les travailleurs soient informés de leur droit de refuser un travail dangereux », poursuit-il.

Immédiatement après la tragédie, les TUAC Canada se sont joints à d'autres organisations syndicales et de défense de la justice sociale pour réclamer une peine d'emprisonnement pour le propriétaire de Metron Construction Ltd., qui a été également pénalisé d’une amende pour négligence criminelle, mais a pu toutefois éviter lui aussi une condamnation au criminel et une peine de prison – recevant plutôt des amendes pour violations de la Loi sur la santé et la sécurité au travail.

« Les employeurs doivent comprendre que s'ils tuent un travailleur, ils iront en prison », indique le président national du syndicat le plus influent au pays. « Tant que ce ne sera pas le cas, les travailleurs continueront d'être victimes de sociétés insouciantes », enchaîne-t-il.