Les garderies abordables et l’augmentation des réductions fiscales

Toronto – 6 novembre 2014 – Le NPD que dirige Thomas Mulcair est le premier parti à faire une importante promesse électorale bien avant la prochaine élection fédérale. 

Monsieur Mulcair a annoncé que le parti néo-démocrate, s’il est élu au pouvoir, mettra en place un programme national de garderies inspiré du fructueux programme du Québec, créant ainsi un million de places en garderie à 15 $ par jour. Ce sont les femmes qui souffrent le plus du manque de garderies abordables et de qualité, car cette situation les empêche de réintégrer le marché du travail. Par ailleurs, des études ont révélé que les garderies publiques peuvent s’autofinancer en augmentant la participation au marché de l’emploi et accroître du même coup les recettes fiscales. Le gouvernement fédéral prévoyant des surplus budgétaires, c’est le moment idéal pour lancer un véritable programme social national qu’on n’a pas vu depuis très longtemps.   

Pour répondre à la situation, Stephen Harper a eu recours à ses vielles tactiques, dont son plan de fractionnement des revenus qu’on enjolive en l’appelant une « baisse d’impôt pour les familles ». Peu importe le nom choisi, le plan de fractionnement des revenus que préconise Stephen Harper a été vivement critiqué par plus d’un, y compris certains des plus grands partenaires idéologiques de M. Harper comme l’Institut C.D. Howe. Ce dernier a publié un rapport selon lequel 85 % des ménages n’ont reçu aucune prestation dans le cadre du plan. Même le regretté Jim Flaherty, ancien ministre des Finances du gouvernement Harper, a critiqué le fait que le plan ne profite qu’aux Canadiens et Canadiennes riches. La ministre d’État chargée du Développement social du gouvernement Harper, Candace Bergen, a également admis que le fractionnement des revenus n’est pas avantageux pour les parents célibataires ou les familles canadiennes à faible revenu.   

Outre son plan qui accordera aux richissimes du Canada une réduction fiscale dont ils n’ont pas besoin, le chef du parti conservateur a augmenté la prestation pour les services de garde de 100 $ à 160 $ par mois et par enfant jusqu’à l’âge de six ans, éliminant ainsi le crédit d’impôt pour enfants. Entre-temps, le coût moyen des services de garde avoisine les 1 000 $ par mois dans toutes les régions du pays. Le système de prestation pour la garde d’enfants occasionnera des dépenses de l’ordre de 26 milliards de dollars fiscaux au cours des six prochaines années, alors qu’aucune mesure n’y est prévue pour créer même une seule place abordable et accessible en garderie. 

L’élection devant se tenir dans encore six à douze mois, la campagne commence avec deux visions divergentes. D’un côté nous avons l’option Harper qui augmente les réductions d’impôt et, de l’autre, un plan néo-démocrate qui offre aux familles un programme universel de garderie qui leur permettrait d’accroître considérablement leur participation au marché de l’emploi, et qui augmenterait les recettes fiscales du gouvernement.