Blogue politique : Les Canadiennes et Canadiens attendent encore « l’heure de la responsabilité » de Stephen Harper

Quand Stephen Harper s’est présenté à l’élection générale de 2006, il s’est mobilisé contre les libéraux pour le « scandale des commandites » et la première ligne de la plateforme conservatrice clamait haut et fort qu’on était à l’heure de la responsabilité. Six ans plus tard, le manque de responsabilité crève les yeux.

Les Canadiennes et Canadiens ont connu les déboires des conservateurs dans les histoires de voyages de vacances en hélicoptère de Peter McKay, de belvédères de 50 millions de dollars de Tony Clement, de jus d’orange coûteux de Bev Oda. Nous avons peut-être vécu la plus grande tentative de fraude électorale dans l’histoire du Canada avec le scandale des « appels automatisés ».  Mais au cours des dernières semaines, les choses n’ont fait qu’empirer pour Harper.

Le député Paul Calandra, secrétaire parlementaire du ministre du Patrimoine canadien, semble avoir violé le propre code de conflit d’intérêt de Stephen Harper. Les lignes directrices du Cabinet du premier ministre disent ce qui suit : « Les ministres, les ministres d’État et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d’intérêt, l’apparence de conflit d’intérêt et les situations pouvant donner lieu à un conflit d’intérêt. » Ces exigences proviennent d’une section des lignes directrices du Cabinet du premier ministre intitulée « Activités de financement et rapports avec les lobbyistes ».

Mais, malgré les lignes directrices, Paul Calandra a participé à des activités de financement menées par des exploitants de stations de radio à la recherche de nouveaux créneaux que doit approuver un organisme de réglementation qui relève de Patrimoine canadien. Même s’il dit n’avoir rien fait de mal, Paul Calandra a vite fait de retourner les dons reçus dans le cadre de ces activités de financement quand l’incident a été rendu public.     

Il y a ensuite l’affaire de l’ex-conseiller principal de Stephen Harper, Bruce Carson, que le premier ministre a engagé et en a fait un de ses proches collaborateurs en dépit du fait qu’il a un long dossier d’accusations de fraude. Il est maintenant accusé par la GRC de trafic d’influence pour avoir profité de ses liens avec le gouvernement

Élections Canada mène actuellement une enquête sur le ministre Peter Penashue pour avoir dépassé les limites de dépenses électorales en 2011 et pour un prêt douteux qu’il a contracté aux fins de dépenses électorales auprès d’une entreprise dont le PDG était son beau-frère

Enfin, qui peut oublier le secrétaire parlementaire de Stephen Harper, Dean Del Mastro, qui a été le porte-parole du gouvernement à la Chambre des communes défendant les pratiques douteuses de ses collègues. Del Mastro lui-même fait l’objet d’une enquête menée par Élections Canada pour avoir dépassé les limites de dépenses lors de la campagne électorale de 2008 et pour son implication dans une manœuvre frauduleuse de remboursement de don. Selon le stratagème, le cousin de Dean Del Mastro aurait demandé à ses employés et leurs familles de faire des dons à la campagne de Dean Del Mastro pour être remboursés par la suite. 

La responsabilité accrue promise par Stephen Harper est devenue une farce.