On ne dupe pas les Canadiennes et les Canadiens en approuvant la prise de contrôle par Target

Le 6 juin dernier, le gouvernement Harper a décidé de jouer à l’autruche devant les grandes sociétés en autorisant la multinationale Target, qui vient des États-Unis, à éliminer l’emploi de plus de 12 000 travailleuses et travailleurs ainsi que la sécurité dont ils jouissent au Canada. Il s’agit de celles et ceux qui travaillent actuellement chez Zellers et dont les droits, aux yeux de ce gouvernement, ne représenteraient qu’un objet dont on peut se débarrasser facilement.

« L’investissement que la société Target effectue dans l’économie canadienne prouve que notre plan réussit et il bénéficiera beaucoup aux travailleuses et travailleurs, aux consommatrices et consommateurs ainsi qu’aux familles du Canada  », affirme-t-il dans le communiqué de presse qu’il a fait publier pour annoncer qu’il approuvait la prise de contrôle par Target. Ce ne serait certainement pas le son de cloche des employées et des employés de Zellers, dont une entreprise est sur le point de supprimer les avantages sociaux et les mesures de sécurité familiale en refusant de leur garantir qu’elle les reprendra et, à supposer qu’elle le fasse, en les obligeant à se contenter du taux de salaire à l’embauchage sans reconnaître leur ancienneté.

En ce qui concerne le « plan » que le gouvernement de Stephen Harper a annoncé avec tant de fierté en émettant son communiqué de presse, celui-ci consiste à faire croire que le meilleur moyen d’attirer des employeurs est de les aider à enlever aux travailleuses et aux travailleurs leurs salaires, leurs avantages sociaux et leurs conventions collectives.

Même si la société Target et ses camarades du gouvernement tentent de nier que le personnel de Zellers a des droits, la population canadienne refuse de croire ce qu’ils avancent. Depuis qu’on a lancé, il y a cinq mois, le site Web situé à l’adresse www.targetnosdroits.ca (où les employées et les employés de Zellers font une campagne nationale de sensibilisation recevant l’appui des TUAC Canada), des gens de partout au pays, dans une majorité écrasante, y témoignent également leur soutien. Au Québec, on vient de déposer une pétition auprès de la ministre du Travail en vue de forcer Target à respecter le Code du travail et à reconnaître les droits de syndicat successeur au personnel de Zellers. Également, les actions en justice qu’on a intentées en Colombie-Britannique se poursuivent. Dans tout le pays, des personnes se rassemblent et, sur des panneaux-réclame, on affiche des messages afin de faire bien voir que la lutte pour l’avenir des gens qui travaillent chez Zellers se déroule dans tous les milieux.

C’est en s’unissant et en continuant à faire pression sur la société Target qu’on pourra parvenir à la contraindre à améliorer sa façon d’agir. La direction de l’entreprise lit toutes les lettres qu’on lui envoie  et prend effectivement connaissance de leur teneur. Chacune ou chacun peut aussi rédiger la sienne en visitant le site de la campagne ayant pour titre Target, nos droits! (www.targetnosdroits.ca). De plus, en allant faire des achats chez Zellers, il importe de faire savoir aux employées et aux employés du magasin qu’on appuie la lutte qu’ils mènent afin d’être traités de manière juste. Enfin, pour leur écrire un message de soutien, il suffit de se rendre à l’adresse www.facebook.com/targetnosdroits.

Donc, il faut faire comprendre à Target que, si elle désire connaître la prospérité au Canada, il est essentiel qu’elle agisse selon la justice.

En toute solidarité,

 Wayne Hanley,
Président national