Devant les tribunaux, les membres des TUAC contestent avec succès une politique archaïque de la multinationale Royal Ahold relativement aux médias sociaux

Les TUAC crient victoire après avoir entrepris d’empêcher le groupe multinational d’épiceries Royal Ahold d’appliquer une politique destinée à restreindre l’utilisation des médias sociaux que font ses employées et ses employés en dehors du lieu de travail.

À la fin de l’année dernière, les chaînes d’épiceries Royal Ahold dans les États de la Nouvelle-Angleterre et dans ceux du centre du littoral de l’Atlantique aux États-Unis (y compris les magasins Stop & Shop de la Nouvelle-Angleterre et de l’État de New York, Giant Food dans les États du centre du littoral de l’Atlantique et Martin's Food Markets en Virginie) ont commencé à exiger de leur personnel qu’il signe un document intitulé Social Policy Guidelines (« directives relatives à l’usage des médias sociaux »). En vertu de ces directives, les employé(e)s qui utilisent des médias sociaux tels que Facebook et Twitter pour parler de leur travail s’exposaient à des sanctions sévères et, de plus, celles et ceux qui refusaient de signer le document ou en enfreignaient les règles risquaient de subir de strictes mesures disciplinaires et même d’être renvoyés.

En mars 2012, la section locale 1500 des TUAC, qui représente 5 500 employé(e)s des épiceries Stop & Shop dans la région de New York, a déposé une plainte auprès de la National Labour Relations Board (« commission nationale des relations du travail ») en alléguant que les directives violaient la législation fédérale du travail ainsi que les droits que les travailleuses et les travailleurs possèdent en tant que personnes.  Au moment la plainte a été déposée, la section locale 400 des TUAC, qui représente des milliers d’employé(e)s chez Giant au Maryland et en Virginie,et deux sections locales des Teamsters venaient de prendre des mesures semblables en faveur de leurs membres.  « La société Stop & Shop appliquait une politique vague qui était d’ordre trop général et constituait une atteinte aux droits de ceux des membres de notre syndicat qui travaillent dans ses magasins. Qui plus est, elle le faisait sans avoir d’abord négocié avec notre syndicat, ce qui représentait déjà une infraction aux lois fédérales sur le travail », a affirmé le secrétaire-trésorier de la section locale 1500 Tony Speelman alors qu’il formulait officiellement la plainte.

Le mois dernier, la société Stop & Shop a cessé d’appliquer ses directives et celles-ci sont présentement à l’étude. Selon la porte-parole de l’entreprise Arlene Putterman, une nouvelle politique serait actuellement en vigueur pour ce qui est des médias sociaux.  

Entre-temps, d’après la porte-parole de la NLRB Shelly Skinner, on serait sur le point de régler une plainte déposée auprès du bureau régional de l’organisme à Baltimore contre Giant. La NLRB estimerait que la formulation de la politique de Giant est trop générale et elle rendra fort probablement une décision ayant pour effet d’interdire à l’entreprise de menacer de renvoi les employé(e)s qui refusent de signer le document qui la contient.

La responsable des nouveaux médias au siège international des TUAC à Washington (district fédéral de Columbia) Amber Sparks a expliqué au magazine In These Times que la victoire qu’on vient d’obtenir contre Royal Ahold s’inscrit dans une grande lutte que l’on mène dans le domaine des médias sociaux. « Le syndicat se sert des médias sociaux, notamment  Facebook, pour établir un lien de communication entre les travailleuses et les travailleurs d’une part et, d’autre part, entre ces personnes et leur syndicat. Ces efforts provoquent des réactions chez des employeurs qui, comme Giant, considèrent les campagnes qu’on fait en Facebook en vue d’obtenir des contrats de travail justes et équitables ou les nouvelles initiatives de syndicalisation comme une menace »,  indique-t-elle.