Un tribunal de la C.-B. statue que les travailleurs étrangers temporaires peuvent poursuivre Denny's

La Cour suprême de la Colombie-Britannique a donné à plus de 70 travailleurs étrangers temporaires le feu vert pour procéder à leur recours collectif contre la société qui gère la chaîne de restaurants Denny’s en Colombie-Britannique. Les travailleurs qui étaient ou continuent d’être à l’emploi des restaurants Denny's en C.-B. poursuivent pour des dommages-intérêts d’un montant de 10 millions de dollars. Les travailleurs allèguent que Denny's n’a pas fourni la quantité de travail, les heures supplémentaires et le remboursement des dépenses promis aux travailleurs lors du recrutement de ces derniers avant qu’ils quittent les Philippines pour venir au Canada. 

La société Northland Properties, qui gère les restaurants Denny's en C.-B., a tenté de faire obstacle au procès. Mais dans une décision écrite, madame la juge Fitzpatrick de la Cour suprême de la Colombie-Britannique a statué ce qui suit : « Un recours collectif fera avancer considérablement ce litige en termes de résolution globale des questions communes, car une telle procédure répond à l’impératif d’économie judiciaire dans son approche. En outre, compte tenu de la situation vulnérable dans laquelle se trouvent ces travailleurs temporaires, un recours collectif leur fournira l’accès en justice dont ils ont besoin dans un environnement propice. »

Suite au dépôt de la demande de recours collectif en janvier 2011, la société Northland a admis qu’elle n’a pas tenu la promesse faite aux travailleurs de leur rembourser le prix de leur billet d’avion. Et en juin dernier, cette dernière a été inculpée et condamnée pour avoir négligé de payer les heures supplémentaires dues aux travailleurs, en dépit de la poursuite en justice et des enquêtes et des avertissements répétés de la Direction des normes d’emploi.

« La société Northland n’est pas la seule à faire fi des droits des employés de Denny's. Le gouvernement Harper est tout aussi coupable de complicité en choisissant de fermer les yeux sur l’exploitation épidémique qui s’effectue dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires », de dire  Naveen Mehta, responsable des droits de la personne et de l’équité au sein des TUAC Canada. « Alors que c’est une chose positive que madame la juge Fitzpatrick ait jugé bon de permettre qu’on donne suite au procès, aucun travailleur ne devrait pas avoir à recourir aux tribunaux pour faire respecter ses droits fondamentaux de la personne et ses droits syndicaux. »