Le rapport Drummond – Amener la Grèce en Ontario

Le rapport de la Commission Drummond récemment publié nous donne une autre indication qu’une politique d’austérité sera imposée aux Ontariens et Ontariennes de la classe ouvrière et de la classe moyenne dans le budget provincial à venir. Si les compressions recommandées sont mises en œuvre, elles coïncideront avec les mesures d’austérité dévastatrices que le gouvernement Harper compte adopter pour le budget fédéral de cette année.  

Le rapport Drummond prescrit des réductions draconiennes de l’éducation, des soins de santé et de  divers programmes sociaux mais ne propose pas grand chose quant à la création d’emplois qui s’avèrent indispensables pour la relance de l’économie en Ontario et dans l’ensemble du pays.

Aujourd’hui, nul n’ignore que les dettes fédérale et provinciale posent un sérieux problème, mais le rapport Drummond n’explique pas comment nous pouvons réduire notre dette et le déficit tout en générant suffisamment de recettes afin d’assurer la croissance de la province et de continuer à offrir les services publics qui sont d’importance capitale pour les Ontariens et Ontariennes.    

Les citoyens et citoyennes et les gouvernements devraient s’interroger sur la nécessité des politiques d’austérité sévères. Les programmes d’austérité sont-ils efficaces dans d’autres pays du monde comme par exemple la Grèce, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et plusieurs états américains? Ont-ils contribué à la relance de ces économiesPuisque la réponse est non, quel intérêt aurions-nous à suivre la même voie?

Il y a une autre façon d’aller de l’avant. Les efforts visant à augmenter les recettes et à créer des emplois doivent comprendre une stratégie de réduction du déficit. Une réduction musclée des emplois du secteur public aura pour effet d’accroître le déficit au lieu de le réduire, car les travailleuses et travailleurs mis à pied paieront moins d’impôts, feront gonfler notre taux de chômage qui atteint déjà des sommets et augmenter les pressions sur le filet de sécurité sociale de la province.  Les gouvernements doivent aussi envisager d’autres moyens de réduire la dette. Au lieu de légiférer des réductions des services publics, il serait bon de réformer le système fiscal actuel. Au lieu d’accorder d’importantes réductions d’impôt aux banques et aux sociétés au détriment des travailleurs et des travailleuses, les gouvernements devraient hausser le taux d’imposition des sociétés afin de pouvoir générer des recettes supplémentaires, réduire le déficit, financer un programme de création d’emplois et contribuer à la préservation de nos précieux services publics.  

Avant de mettre en œuvre les recommandations du rapport Drummond, le gouvernement de l’Ontario devrait considérer les administrations ayant adopté des mesures d’austérité dangereuses et se demander si notre province devrait emboîter le pas à ces pays, ces états et ces municipalités endettés. Les politiques d’austérité menacent les intérêts des Ontariens et Ontariennes. Il est possible d’adopter une approche différente et meilleure.