En solidarité avec les travailleurs de la compagnie EMD à London et avec le mouvement des travailleuses et des travailleurs d’Amérique du Nord contre l’avidité des sociétés et les visées de la droite

Les membres ainsi que les militantes et les militants des TUAC Canada s’unissent à des gens de partout au pays pour exprimer leur indignation quant à la décision que la société Caterpillar a annoncée vendredi dernier (le 3 février). En effet, cette dernière a fait le choix de fermer les installations qu’elle possède à London, en Ontario. Il s’agit de l’usine d’Electro-Motive Diesel (EMD).

La société Caterpillar annonce donc cette fermeture un mois après avoir présenté une offre définitive qui consistait à réduire de moitié les salaires et les avantages sociaux des travailleurs de l’usine, et ce même si les profits qu’elle a réalisés l’an dernier s’élèvent à cinq milliards de dollars. Ce chiffre représente d’ailleurs le meilleur résultat que Caterpillar ait jamais obtenu depuis sa fondation, il y a 86 ans.

La fermeture qu’elle a ordonnée est symptomatique d’une réalité globale qui aura pour effet d’anéantir les espoirs de la population de nos villes et de nos villages. Quant à nous, travailleuses et travailleurs du Canada, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter et de demander des comptes à nos élues et à nos élus, qu’ils soient à Ottawa ou ailleurs.   

Comme le président national des TCA Ken Lewenza l’a bien dit, la société Caterpillar n’avait pas du tout l’intention de continuer à faire marcher les installations d’EMD dans le sud-ouest de l’Ontario.

La vérité, c’est que la fermeture de l’usine de London s’inscrit dans une grande offensive que l’on déploie contre les travailleuses et les travailleurs ainsi que contre les syndicats de toute l’Amérique du Nord.

Mercredi dernier, le gouverneur de l’Indiana a sanctionné une loi ayant soi-disant pour but de donner aux gens le « droit de travailler ». En adoptant ce projet de loi, l’État du Mid West s’ajoute à tous les autres qui, aux États-Unis, sont déjà devenus victimes d’une action d’envergure qu’on exerce actuellement contre les classes moyennes afin d’exécuter les desseins des entreprises.

L’énorme recul qui s’est donc produit en Indiana correspond à des tendances semblables qui se sont manifestées à des endroits comme l’État du Wisconsin ainsi qu’au Canada, la classe politique néoconservatrice de tous les ordres de gouvernement cherche de plus en plus à saper nos services publics, notre niveau de vie et les droits que nous avons en matière de négociation collective.

L’ensemble des membres des TUAC Canada, ce qui représente plus d’un quart de million de personnes, exigent que le gouvernement fédéral oblige la société Caterpillar à vendre l’usine d’assemblage de machinerie diesel de London à un acheteur canadien afin que les emplois demeurent au pays.

En 2010, le premier ministre Stephen Harper a approuvé la vente de l’Electro-Motive à la société Caterpillar et c’est en vertu de la Loi concernant l’investissement au Canada que l’achat s’est réalisé. Or, la loi en question prévoit que toute vente de cet ordre doit se faire nettement dans l’intérêt du Canada. Nous, qui formons le plus grand syndicat qui soit présent dans le secteur privé au Canada, avons fait remarquer au premier ministre qu’il est évident que la population ne tire aucun avantage lorsqu’on autorise une compagnie telle que la société Caterpillar à racheter une usine à seule fin de la fermer ensuite.  

Nous sommes ainsi solidaires de nos confrères et de nos consœurs de London ainsi que du mouvement des travailleuses et des travailleurs d’Amérique du Nord, qui cherchent à dénoncer l’avidité des compagnies et exigent qu’on se donne les moyens d’éviter, à l’avenir, que la population de quelque ville ou région que ce soit, au Canada, ne fasse les frais des agissements de sociétés transnationales qui ne se soucient pas de nous, de nos enfants ni de l’avenir de ces dernières et derniers.

Les familles de travailleuses et de travailleurs dont nous faisons partie doivent plus que jamais être unies toutes ensemble et il est nécessaire que nous nous mobilisions comme nous ne l’avons encore jamais fait en choisissant des partis politiques pro-syndicaux et en élisant des femmes et des hommes politiques qui sont favorables aux syndicats. C’est uniquement de cette manière que nous arriverons à faire en sorte que le gouvernement agisse dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs et que le pouvoir législatif considère nos besoins et ce qui nous tient à cœur comme prioritaires quand il s’agit de voter des lois.

 

En toute solidarité,

 

Wayne Hanley

Président national