Le président international des TUAC Joe Hansen met au défi la Maison-Blanche d’exiger que Walmart offre de bons emplois et brise la chaîne de la pauvreté

Voici une vidéo dans laquelle Girshreila Green parle avec franchise de son expérience d’associée chez Walmart.

La déclaration suivante a été émise aujourd’hui par Joe Hansen, président international de l’Union des travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), par anticipation d’une rencontre à la Maison-Blanche, lors de laquelle la première dame des États-Unis Michelle Obama reconnaîtra les mérites des détaillants ayant la volonté d’étendre leurs activités à des milieux dans lesquels il y a peu de services. La société Walmart sera du nombre des entreprises représentées à la rencontre.

Il est louable que la première dame se soit engagée à s’attaquer au problème de l’obésité chez les enfants aux États-Unis et les TUAC la félicitent pour l’enthousiasme avec lequel elle contribue à une œuvre aussi méritoire que celle-ci. Toutefois, la disparité de revenus entre les riches et les pauvres atteignant actuellement des degrés plus élevés que pendant la grande crise de 1929, la société Walmart doit répondre des normes inférieures auxquelles elle soumet depuis longtemps des millions de personnes travaillant dans le commerce de détail.

S’il y a un employeur privé auquel on pourrait reprocher plus qu’aux autres l’existence d’emplois ne faisant que maintenir dans la pauvreté les gens qui les occupent et les empêchant de s’assurer une alimentation saine ou de faire en sorte que leurs familles vivent bien dans notre pays, c’est bien celui-là.

Le mois dernier, j’ai rencontré Girshreila Green, associée chez Walmart. Elle m’a raconté que c’était par l’intermédiaire du programme consistant à passer de l’aide sociale au travail qu’elle avait trouvé son emploi chez Walmart, dans le quartier central de Crenshaw, à Los Angeles. Or, même si elle travaille dans ce qu’elle qualifie de « magasin Walmart du ghetto » depuis trois ans et bien que son dossier d’employée y soit excellent, Girshreila a encore une carte d’aide sociale sur elle en plus de sa carte d’employée chez Walmart et de sa carte-rabais Walmart.

Du point de vue économique, on ne pourrait expliquer que le plus grand employeur privé de notre pays verse des salaires qui sont tellement bas que quiconque fait partie de son personnel peut avoir droit à des prestations d’aide sociale. Or, ne serait-ce que parce qu’il existe chez Walmart des dizaines de milliers d’associés ayant effectivement droit à des bons alimentaires, au régime public d’assurance-maladie des États-Unis (Medicare) et au régime public de soins médicaux des États-Unis (Medicaid) et qu’ils doivent réellement s’en servir, il faut que la Maison-Blanche joigne sa voix à celle de notre organisation syndicale afin que la société Walmart sache que la présente situation n’a que trop duré.

Si les États-Unis s’enfoncent dans la crise économique, c’est à cause d’entreprises comme Walmart, qui, dans toutes les régions de notre pays, force 1,4 million de travailleuses et de travailleurs à se contenter de salaires horaires dérisoires. Elle prétend vouloir ouvrir des magasins en milieu urbain, c’est-à-dire, par exemple, à Washington (district fédéral de Columbia), à Chicago, à New York, à Los Angeles et dans d’autres grandes villes. À tous ces endroits, il existe des travailleuses et travailleurs, des dirigeantes et dirigeants communautaires ainsi que des consommatrices et consommateurs qui demandent que Walmart s’engage à offrir de bons emplois dont les salaires suffiraient à améliorer la vie des travailleuses et des travailleurs qui habitent dans ces villes. Or, voici ce qui se passe réellement quand Walmart ouvre un magasin dans une ville ou une région donnée : de bons emplois disparaissent et ce sont des emplois à salaire de misère qui les remplacent. L’entreprise continue à entraîner des gens dans la pauvreté en abaissant les taux salariaux et en empêchant les associées et les associés de sortir de la précarité.

Il y a des millions de travailleuses et de travailleurs de l’alimentation qui œuvrent au bien de la population de diverses villes et régions dont les niveaux de revenu sont variés et qui occupent de bons emplois leur donnant des salaires convenables, un régime de soins de santé abordable et la possibilité de s’exprimer dans leur milieu de travail. La Maison-Blanche devrait féliciter les employeurs qui favorisent la reprise économique en créant de bons emplois permettant aux travailleuses et aux travailleurs de subvenir aux besoins de leurs familles et d’assurer à leurs enfants l’alimentation saine à laquelle ils ont droit.