Les TUAC Canada et Migrante BC tiennent Denny’s responsable

 
  

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Travailleurs migrants contre Denny's : Égaux en droits? – le 23 mars 2011

Manifestation devant Denny's – le 26 mars 2011

Le 23 mars dernier, dans le cadre du 13e congrès de Metropolis à Vancouver, en Colombie-Britannique, les TUAC Canada et Migrante BC ont organisé une conférence de presse à salle comble portant sur les Travailleurs migrants contre Denny’s : Égaux en droit? Trois jours plus tard, une manifestation a eu lieu devant le restaurant Denny’s du centre-ville de Vancouver.

Les deux événements visaient à démontrer le mouvement de solidarité nationale et internationale à l’endroit des travailleurs de Denny’s et à sensibiliser le public au sujet du recours collectif de dix millions de dollars déposé par la plaignante Herminia Dominguez au nom des travailleurs migrants des restaurants Denny’s de Colombie-Britannique. Northland Properties Corporation’s est la société mère de Dencan Restaurants qui détient les droits de franchise des restaurants Denny’s pour l’Ouest du Canada.

Étaient présents à la conférence de presse des membres et des supporteurs de Migrante BC, des dirigeants et des militants des TUAC Canada provenant des quatre coins du pays, ainsi que des représentants des médias, des militants communautaires, des universitaires et des membres du grand public.

Plusieurs personnes y ont pris la parole, notamment Naveen P. Mehta, directeur du DPED, TUAC Canada, Maita Santiago, Migrante BC, Christopher J. Foy, conseiller juridique des travailleurs de Kestrel et conseiller pour le recours collectif, et Herminia Dominguez, la plaignante désignée dans le cadre du recours collectif contre Denny’s. Marisa Berry Mendez, directrice des politiques de règlement du Conseil canadien pour les réfugiés, a présenté les changements prévus au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) du gouvernement fédéral et l’impact que ces changements auront sur les travailleurs migrants au Canada.

Le confrère Mehta a animé la conférence de presse et a présenté les grandes lignes du PTET, faisant référence entre autres au Rapport national 2011des TUAC Canada sur la situation des travailleurs migrants, en plus d’affirmer encore une fois la conviction des TUAC Canada à l’effet que si nous voulons apporter des changements pour le mieux dans le monde du travail, nous devons le faire tous ensemble – militants communautaires, universitaires et syndicats.

« Le gouvernement du Canada a décrit le PTET au Metropolis, et aux gouvernements étrangers, comme un programme minutieusement entretenu qui offre de multiples occasions et des perspectives de prospérité aux travailleurs participants. En fait, un regard plus approfondi révèle que le programme est une source constante d’abus à l’encontre des travailleurs migrants, tandis que l’État canadien se voile les yeux et refuse de jouer son rôle fondamental de protecteur des personnes les plus vulnérables », affirme Naveen Mehta. « Au mieux, il s’agit de servitude à long terme. Au pire, on s’approche d’une forme d’esclavage moderne. »

À titre de représentante de Migrante BC, Maita Santiago a déclaré que la solution à la crise chronique de l’abus des travailleurs étrangers passe par « l’information continue du public, l’organisation d’événements publics et la mobilisation des supporteurs, car les travailleuses et les travailleurs ne peuvent plus compter sur les gouvernements canadien ou philippin pour les aider – les travailleurs, les membres du public, le syndicat et les militants doivent se regrouper pour défendre les droits et le bien-être des travailleuses et des travailleurs migrants. »

Christopher Foy, l’un des conseillers responsables du recours collectif, a exposé les aspects juridiques de la poursuite, notant que la Cour suprême du Canada a reconnu qu’il existe un déséquilibre naturel des forces entre l’employeur et l’employé, en particulier dans un milieu non syndiqué, et que le devoir de bonne foi fait implicitement partie de tous les contrats d’emploi.

L’invitée principale de la conférence de presse était Herminia Dominguez, la plaignante désignée du recours collectif, qui a présenté son point de vue quant au statut des travailleurs étrangers au Canada et à leurs droits limités en comparaison de ceux des résidents permanents et des citoyens canadiens. Elle a décrit sa participation au recours comme une décision importante pour elle, étant donné que plusieurs de ses collègues avaient peur de se battre pour faire respecter leurs droits. « Je fais cela pour moi-même, pour mes collègues, pour leurs familles et pour ma famille. »

Le 26 mars, jour de clôture du congrès de Metropolis, la campagne contre Denny’s s’est transportée dans la rue alors que des militants des TUAC Canada se sont joints à Migrante BC et à d’autres alliés communautaires lors d’une manifestation devant le restaurant Denny’s du centre-ville de Vancouver. Une centaine de personnes ont manifesté de façon bruyante mais pacifique en soutien au recours collectif. De nombreux passants qui ont été informés de la situation ont exprimé leur désaccord avec la position de Denny’s et se sont engagés à ne plus fréquenter les établissements de cette bannière.

« En tant que le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, les TUAC Canada appuient cette cause sans réserve. Les actes allégués sont pour le moins méprisables et, comme l’indiquent nos antécédents juridiques, les TUAC Canada ne reculent jamais devant le gouvernement ou les grandes entreprises », a affirmé Wayne Hanley, président des TUAC Canada. « Nous savons que l’affaire des travailleurs de Denny’s n’est que la pointe de l’iceberg car le PTET est conçu pour faire des migrants les travailleurs les plus vulnérables au Canada. »

Ensemble, les militants, les défenseurs et les dirigeants de Migrante BC, des TUAC Canada, de l’ATA, du NPD, du monde universitaire ainsi que toutes les personnes scandalisées par le traitement odieux que Denny’s réserve aux travailleurs étrangers, ont envoyé un message clair à l’entreprise : les travailleurs migrants de Denny’s ne sont pas seuls dans leur combat.

La secrétaire-trésorière de la section locale 401 des TUAC Canada Theresa McLaren a participé à la manifestation. « C’était très inspirant de voir autant de personnes se rallier autour du fait que la stratégie de l’extrême-droite – exploitation, travail à contrat et avidité sans borne des entreprises – qui forme l’épine dorsale du Programme canadien des travailleurs étrangers temporaires, représente une violation inacceptable des droits de la personne et une honte nationale », a ajouté la consœur McLaren.