Selon le plus grand syndicat du secteur privé du Canada, le budget fédéral est « inadéquat » pour les familles ouvrières

Le président national des TUAC Canada dit : « À un moment où les Canadiens ne veulent manifestement pas une élection, c’est exactement dans cette voie que nous conduit Harper. »

Le plus grand syndicat du secteur privé du Canada, les Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC Canada), prépare ses membres d’un bout à l’autre du pays pour la tenue d’une élection au printemps après que le gouvernement Harper eut dévoilé un budget manifestement inadéquat pour les familles ouvrières.    

« Le budget présenté hier par le ministre des Finances Jim Flaherty est inadéquat pour les familles ouvrières et s’inscrit dans la continuité des pratiques insouciantes du gouvernement Harper consistant à offrir des allégements fiscaux aux sociétés et aux hauts dirigeants des institutions bancaires », de dire le président national des TUAC Canada Wayne Hanley.  « Au lieu de servir les Canadiens en cherchant à rétablir l’équité fiscale, ce budget est une tentative cynique du gouvernement Harper de déclencher une élection fédérale sans endosser la responsabilité d’amener les Canadiens aux urnes. »    

Alors que Messieurs Harper et Flaherty disent à tort que ce sont leurs réductions d’impôt qui ont mis fin à la récession, nombre de familles ouvrières souffrent encore des réalités de la crise économique tandis que le groupe du 1 % des plus riches Canadiens possèdent la majeure partie de la richesse totale du pays depuis 1920. Selon le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA), les réductions d’impôt du gouvernement Harper de 2006 à 2013-2014 coûteront au public la faramineuse somme de 220 milliards $. Et dire que ce sont les travailleurs et les travailleuses qui paient ces réductions.

Ce qu’il fallait dans ce budget, c’était un système d’assurance-emploi qui fonctionne pour ceux et celles qui perdent leur emploi. En janvier 2011, il y avait 1,4 million de sans-emploi dans le pays, soit une hausse de 32 % du taux de chômage par rapport à l’époque où la récession a commencé.  Un milliard de dollars de réductions d’impôt créera seulement 3 300 emplois alors que ce même montant permettrait de créer près de 19 000 emplois s’il était investi dans l’infrastructure publique.

D’autre part, le budget ne protège ni n’améliore les régimes de retraite universels. Plus de deux tiers des travailleurs canadiens n’ont pas de régime de retraite au travail et seulement environ un tiers des travailleurs admissibles à verser des cotisations à un régime enregistré d’épargne-retraite le font effectivement. Ce qu’il faut, ce sont des améliorations au Régime de pensions du Canada (RPC), à la Sécurité de la vieillesse (SV), et au Supplément de revenu garanti (SRG), et non la création d’un plan de retraite commun ou la maigre augmentation au SRG que propose le budget. 

« Pour nombre de membres des TUAC Canada, il devient de plus en plus difficile et coûteux de jongler avec les responsabilités professionnelles et familiales », indique le président  Hanley. « Ce budget ne fait rien pour soutenir les familles ouvrières. Ce qu’il faut, c’est un programme de garderie universel financé à même les deniers publics qui fournit des services de garde et d’éducation publics, un système de garderie d’enfants qui créera des emplois et contribuera à la croissance de l’économie ».  

« Enfin, ce qu’il fallait dans ce budget, c’était de mettre davantage l’accent sur notre infrastructure vieillissante. Nous devons améliorer nos routes, nos égouts, nos systèmes de distribution d’eau, nos ponts et les bâtiments qui ont été construits pour nos parents et nos grands-parents. La réparation et l’aménagement de notre système d’infrastructure aideront à protéger et à créer des emplois dans les secteurs privé et public et contribueront à réduire le déficit plus que les réductions d’impôt accordées aux sociétés. L’investissement dans l’infrastructure publique est un atout économique », ajoute le dirigeant du plus grand syndicat du secteur privé du Canada.  « Chaque milliard de dollars dépensé dans l’infrastructure crée 18 000 emplois bien rémunérés. Les emplois et les travailleurs qui les occupent sont des sources d’impôt qui vont réduire le déficit et non l’augmenter ».