Les TUAC Canada exigent que le ministre Kenney démissionne pour avoir transgressé les règles parlementaires

Le président national des TUAC Canada Wayne Hanley demande que le ministre de l’Immigration et de la Citoyenneté Jason Kenney démissionne pour avoir permis qu’on fasse travailler son cabinet à une activité partisane ayant pour but de collecter des fonds en vue de mener une campagne publicitaire à des fins préélectorales.

L’appel à la démission du ministre Kenney a son origine dans une lettre portant l’en-tête de son bureau qu’on a adressée par erreur aux députés du parti de Stephen Harper et dans laquelle on leur demandait de s’activer afin d’amasser 200 000 $. Cet argent devait servir à financer une campagne-éclair de publicité destinée aux électrices et aux électeurs des communautés chinoise, ukrainienne et juive ainsi que des communautés constituées de personnes originaires d’Asie du Sud qui sont présentes dans dix circonscriptions de diverses régions du Canada, soit quatre du Grand Toronto, quatre de la vallée du Bas-Fraser (en Colombie-Britannique), une du Manitoba et une du Québec.

Également, la lettre exposait les grandes lignes d’une stratégie conservatrice en vue d’une élection au printemps en faisant allusion à une campagne médiatique préélectorale s’adressant aux groupes ethniques et coûtant 378 000 $. Il était prévu que cette dernière allait débuter le 15 mars.

« Le ministre Kenney devrait démissionner sans délai : une fois de plus, le premier ministre et lui ont prouvé qu’ils ne s’intéressent qu’à la politique sans se soucier du règlement du Parlement, en vertu duquel il est interdit d’employer les ressources parlementaires à des fins partisanes », déclare le président national des TUAC Canada Wayne Hanley. « Le gouvernement de Stephen Harper prétend qu’il ne désire pas la tenue d’une élection, mais, pendant ce temps, le bureau du ministre de l’Immigration est devenu le bureau central de campagnes politiques, d’où provient une multitude de lettres qu’on envoie pour faire des levées de fonds. »

Le ministre Kenney a présenté ses excuses, mais a refusé de remettre sa démission à la suite de l’incident, qu’il a qualifié de malheureux tout en affirmant qu’il aurait voulu l’éviter, mais qu’il se trouvait à l’étranger lorsqu’on a expédié les lettres en question. C’est son directeur des affaires multiculturelles Kasra Nejatian qui en a assumé le poids de la faute et a présenté sa démission à sa place.

« Toute ou tout ministre est responsable de ce qui se passe dans le ministère dont elle ou il a la charge. La démission de Kasra Nejatian fait simplement de lui un bouc émissaire de l’attitude indéfendable du ministre Kenney, qui s’est servi de son cabinet dans le but d’obtenir des avantages qui ne profitent qu’à lui. Si le Cabinet du Premier ministre conserve encore un peu de transparence ou de décence morale, il se doit de demander la démission de M. Kenney et non celle d’un fonctionnaire », affirme encore le président national des TUAC Canada.

Le leader parlementaire du gouvernement John Baird a annoncé que celui-ci allait faire enquête sur l’affaire. « On n’a pas le droit de se servir de son poste de ministre ou de député pour faire un appel de fonds uniquement dans un but partisan », fait remarquer pour sa part le directeur du Service des droits de la personne Naveen Mehta. « À la lumière de la façon dont ce gouvernement conservateur a réagi dans le cas des incidents antérieurs, on peut penser que, selon toute vraisemblance, il ne fera rien ou presque et que le ministre Kenney s’en tirera à bon compte, le scandale n’ayant pas pour effet de lui faire perdre son emploi. Voilà bien, malheureusement, le type de gouvernement dépourvu de toute considération éthique et de moralité que le Parti conservateur tente de mettre en valeur auprès des communautés formées d’immigrantes et d’immigrants. »