Maria Cabral, section locale 1000A

Maple Leaf  Poultry
Brampton (Ontario)

Maria Cabral a appris bien des choses sur ce que c'est d'être une bonne déléguée syndicale en prenant plusieurs cours. Cependant son impulsion est innée, c’est ce qui l'a menée avant tout à devenir déléguée syndicale. 

« C'était de même dans mon pays », nous dit-elle, parlant de l'Île du Cap-Vert où elle est née, à des centaines de kilomètres de la côte de l'Afrique occidentale en plein océan Atlantique. « Je suis le genre de personne qui n’hésite pas à s’affirmer. Si quelque chose me déplaît, je vais vous le dire carrément. Et je n'abandonne jamais. Si je vous demande de faire quelque chose, je vais vous le demander aujourd'hui, demain, et jusqu'à ce que ce soit fait. C'est ma nature. »

Sa ténacité l'a conduite des salles de classe de St-Vincent, où elle a enseigné pendant 11 ans, au Canada à l'âge de 30 ans, où elle a d'abord travaillé comme femme de ménage et puis chez Les Volailles Maple Leaf. C'est ce qui l'a soutenue au tout début dans ce nouveau pays alors que ses filles étaient encore au Cap-Vert. Et c'est ce qui la soutient dans son travail de déléguée, ainsi que pour attirer d’autres personnes au militantisme syndical et social.

Si elle croit que vous feriez un bon délégué syndical, ou qu’elle aimerait faire appel à votre aide pour une levée de fonds, aussi bien dire oui tout de suite, sinon elle viendra vous voir à maintes reprises, jusqu'à ce que vous cédiez.

La consoeur Cabral est la déléguée syndicale en chef à l’usine de transformation de volaille Maple Leaf à l’extrémité nord-ouest de Toronto. L’usine emploie quelque 600 travailleurs par roulement, et Mme Cabral est l’une des 12 délégués. C'est une main-d'œuvre culturellement diversifiée englobant plusieurs langues.

Quand elle n'œuvre pas pour le syndicat, elle travaille à la chaîne de production, coupant, pesant et emballant de la viande de poulet.

Kevin Benn, responsable du secteur industriel de la section locale1000A des TUAC, collabore avec la consoeur Cabral depuis plusieurs années. Il commente qu'elle est bienveillante, directe et qu'elle apprend vite. Et, selon lui, elle est « une sorte d'aimant » et une meneuse naturelle.

« Les gens sont attirés par sa force et sa personnalité », de dire le confrère Benn. « Elle est vraiment une personne forte, directe et sans prétention. Elle a beaucoup d'intégrité. »

Comme c'est souvent le cas, qu'ils portent le titre officiel ou pas, il existe des délégués syndicaux naturels. La consoeur Cabral faisait sans cesse des remontrances à la direction en raison de leurs abus envers ses collègues de travail. Quand ses collègues lui ont demandé de devenir déléguée syndicale, elle a refusé parce qu'elle disait n’y connaître rien.

Ils lui ont répondu : « C'est ce que tu fais tous les jours ».  Ils ont alors signé un genre de lettre de référence et pétition combinée et l'ont envoyée à leur syndicat.

Dans ce temps-là, ils étaient membres d'un syndicat de petite envergure avec très peu de ressources. Pas longtemps après, ils sont devenus membres de la section locale 1000A qui, elle, possède un bon programme d’éducation offrant de nombreux cours.

La consoeur Cabral a suivi plusieurs ateliers pour délégués syndicaux et pour représentants en santé et sécurité au travail. Elle est la représentante accréditée du syndicat pour le Comité mixte sur la santé et sécurité au travail. Elle représente les employés de production de Maple Leaf  à la table de négociation.  En 2007, elle fut honorée du prix d’excellence Pearl pour son leadership en tant que femme et pour les femmes. Elle est membre du réseau de la condition féminine et du réseau d'action politique de sa section locale.

Ses journées et ses semaines sont bien remplies par son travail de déléguée, des ateliers et des conférences du syndicat ainsi que sa propre entreprise de vente de produits pour soins de la peau par catalogue. Ensuite il y a sa petite-fille qu’elle reconduit à ses cours de ballet et elle trouve du temps pour sa famille et ses amis.

« Je suis toujours occupée », dit-elle.  Ce qu'elle ne dit pas – car ce n'est pas nécessaire parce qu'on l'entend dans sa voix – c'est « et j'aime ça ».

« Je trouve toujours le temps », nous dit-elle.