Mort de deux migrants à une ferme en Ontario : on soupçonne des vapeurs toxiques

On en est toujours à enquêter sur la cause de la mort de deux travailleurs agricoles migrants de la Jamaïque, qui est survenue le vendredi 10 septembre à une ferme située dans le centre de l’Ontario.

Les deux victimes, soit Paul Roache (37 ans) et Ralston White (43 ans) travaillaient au verger de pommiers de culture biologique Filsinger et à ses installations de transformation, situées à Ayton, en Ontario (à environ 70 kilomètres au sud d’Owen Sound).

Les deux hommes étaient citoyens jamaïcains et travaillaient au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS).

Selon un rapport préliminaire, ils tentaient à deux de réparer la pompe d’une cuve à cidre lorsqu’un gaz toxique les a asphyxiés. Au moment où on les en a retirés, ils ne présentaient déjà plus de signes vitaux. Les ambulanciers n’ont pas réussi à les réanimer malgré leurs tentatives.

On attend encore le dévoilement des conclusions de l’autopsie, qui permettra d’établir la véritable cause de la mort des deux travailleurs. La police provinciale et le ministère du Travail de l’Ontario poursuivent leurs enquêtes sur ce qui a pu entraîner cet accident mortel.

« La mort de Paul Roache et de Ralston White nous afflige et nous exprimons nos sincères condoléances à leurs familles », a déclaré le président national des TUAC Canada et président de l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA) Wayne Hanley.

« Leur décès nous rappelle de manière tragique quels sont les dangers et les risques inhérents au travail en milieu           agricole », a ajouté le chef du plus grand syndicat présent dans l’entreprise privée au Canada. « Il est très dangereux de travailler dans un espace confiné, comme un silo ou une cuve, et on le sait très bien. Pourtant, en Ontario, on continue à dispenser le secteur agricole de respecter les règles précises sur les endroits clos auxquelles doivent se conformer toutes les autres industries. »

« Donc, ce qui est arrivé là doit faire l’objet d’une enquête, bien entendu, mais, du même coup, il faut que le ministère du Travail se mette bel et bien à agir au lieu de réagir (en améliorant la formation, en augmentant la fréquence et la profondeur des inspections et en resserrant la réglementation), ce qui aurait probablement permis d’éviter aux deux migrants de perdre la vie. »

Depuis 1964, des travailleurs agricoles migrants de la Jamaïque travaillent au Canada chaque année, au cours de la saison des cultures. En 2010, plus de 6 000 Jamaïcains et Jamaïcaines auront travaillé à plus de 300 fermes du pays dans le cadre du PTAS.


Vol. X, no 37 • 20 septembre 2010