La campagne anti-discrimination de l’ATA porte fruit

Les exploitations agricoles au Québec qui prélèvent des frais d’hébergement sur le salaire des travailleurs étrangers temporaires (TÉT) ont dû réduire leurs frais après qu’il fut noté que le taux qu’elles exigeaient excédait le taux maximum permis par la réglementation provinciale du travail. 

Ce changement est survenu lorsque la Commission des normes du travail du Québec a avisé le consulat du Guatemala, ainsi que FERME (un groupe de pression des agriculteurs), que les frais d’hébergement de 45 $ par semaine perçus auprès d’environ 4 000 travailleurs étrangers temporaires guatémaltèques contrevenaient à la norme du travail provinciale permettant un maximum de 20 $ par semaine. Le prélèvement de 45 $ avait été négocié initialement entre FERME et les autorités du Guatemala, et avait été approuvée par le gouvernement fédéral.

« Nous sommes heureux que la Commission soit intervenue pour mettre fin à cette violation flagrante de la réglementation provinciale », de dire Andrea Galvez, représentante nationale des TUAC Canada et coordonnatrice du centre de soutien de l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA) de Saint-Rémi, au Québec. « Pendant de nombreuses années, nous avons manifesté nos préoccupations au sujet des contrats discriminatoires et d’autres violations imposées aux travailleurs agricoles migrants au Québec. »

Ces préoccupations ont donné lieu à deux plaintes déposées au Québec l’année dernière, y compris une à la Commission des droits de la personne, à l’effet que les contrats des TÉT allaient à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés en privant les TÉT d’un traitement égal. Cette plainte est présentement en instance. Une deuxième plainte fut déposée à la Commission des normes au nom d’une quarantaine de travailleurs guatémaltèques dont les frais d’hébergement étaient perçus en trop sur leur salaire. Cette déduction a maintenant été réduite à 20 $ par semaine pour ces travailleurs et pour d’autres TÉT oeuvrant sur des fermes québécoises.

« Collectivement, les TÉT au Québec versaient en trop plus de 100 000 $ par semaine », précise Mme Galvez. « C’est comme cela depuis 2003, alors un rajustement rétroactif devrait être considéré. »

La consœur Galvez ajoute, « L’hébergement n’est qu’une des nombreuses difficultés auxquelles ces travailleurs font face. Comme nous l’avons fait depuis les 10 dernières années, l’ATA poursuivra ses démarches afin d’assurer que les droits du travail et de la personne de ces travailleurs soient respectés. »


DIRECTIONS • Vol. X, no 12 • le 29 mars 2010