Sylvie Langlais, section locale 500

Réno Dépôt
Montréal (Québec)

C’est en 1993 que Sylvie a commencé à travailler comme caissière chez Réno Dépôt. Auparavant le magasin opérait sous la bannière Brico mais cette année-là, un changement de bannière avait eu lieu. Il s’agissait du premier Réno-Dépôt qui ouvrait à Montréal.

Avant de travailler à cet endroit, Sylvie travaillait dans un Provigo qui était également syndiqué avec les TUAC. Puis elle a eu envie de changements. Une amie qui travaillait chez Brico l’a invitée à venir y travailler. Sylvie ne connaissait rien à ce domaine mais elle n’a pas eu peur de relever le défi. La perspective d’obtenir un poste à temps plein était également très attirante.

Lors de son ouverture, le Réno Dépôt comptait 425 employés.  Lorsqu’elle travaillait chez Provigo, Sylvie avait déjà manifesté un certain intérêt pour le syndicalisme. Elle assistait aux assemblées et elle était d’avis qu’elle pouvait amener de nouvelles idées. C’est pourquoi lorsque de nouveaux postes de délégués se sont ouverts chez Réno Dépôt, Sylvie a décidé de poser sa candidature. Elle désirait représenter les caissières qui, selon elle, est un département auquel on n’accorde pas toute son importance.

Après avoir accédé au poste de délégué, Sylvie a participé à sa première négociation de convention collective. Elle est fière d’avoir participé à la négociation d’un plancher d’emplois à temps plein et d’heures de maladie pour les temps partiels. Durant la négociation, les employés avaient décidé de faire une journée de moyens de pression. Cette journée, ils avaient donc tous retiré leur tablier de travail. Comme ce tablier est le seul moyen de les distinguer dans le magasin, les clients ne savaient plus à qui s’adresser ce qui avait particulièrement déplu à la direction.

Lorsqu’on lui parle de différences entre hommes et femmes, elle répond que les hommes lorsqu’ils ont quelque chose à demander vont s’adresser à la bonne personne alors que les femmes en discutent entre elles mais n’iront pas plus loin dans leurs démarches. Sylvie tente d’inciter ses compagnes de travail à aller réclamer ce qui leur est dû : « Fais une femme de toi ! » leur dit-elle.

Cependant, elle le reconnaît ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise d’affronter la direction. Alors elle n’hésite pas à le faire pour ceux ou celles qui n’osent pas. Pour Sylvie, la justice est un élément essentiel. Son implication en tant que déléguée lui ont permis de mieux comprendre tous les enjeux lors de la négociation, la position du syndicat mais également celle de l’employeur, de prendre des décisions mieux réfléchies.

Pour Sylvie, les syndicats auront toujours leur place dans la société sinon qui protégera ceux qui se laissent exploiter ?