Sylvie Villemaire, section locale 500

Cargill
Chambly (Québec)

Sylvie a travaillé plusieurs années chez Steinberg avant de faire application à l’usine de transformation des viandes « Les viandes Connaisseur » qui était autrefois la propriété de Provigo et était située à Boisbriand sur la rive nord de Montréal. Elle voulait quitter le magasin où elle était car elle en avait assez de se faire transférer d’un département à un autre. Alors qu’elle était habillée chaudement pour travailler dans le département de la viande, on décidait de l’envoyer travailler dans la boulangerie près des fourneaux. C’est donc en 1995 que Sylvie a changé d’emploi et a obtenu un poste d’opératrice.  En 2001, l’usine a été vendue à Cargill et a été déménagée à Chambly. Sylvie et son mari qui travaillait également à l’usine ont pris la décision d’accepter le transfert à la nouvelle usine.

Suite au transfert, le nombre d’employés est passé de 80 à 400. Compte tenu du nombre plus élevé d’employés, de nouveaux postes de délégués ont été affichés en 2003. Avant ce jour, Sylvie n’était pas réellement impliquée syndicalement. Mais lorsque les postes de délégués se sont ouverts, une de ses collègues qui se présentait a insisté pour que Sylvie mette son nom également. Sylvie était certaine de ne pas gagner car sa compagne de travail était celle qui s’impliquait et connaissait bien la convention collective, contrairement à elle. Quelle n’a  pas été sa surprise lorsqu’on lui a appris que c’était elle qui avait remporté les élections ! Sa collègue de travail lui en a d’ailleurs voulu pendant quelques temps mais aujourd’hui elles sont bien réconciliées. Sa collègue a d’ailleurs par la suite obtenu un poste de délégué elle aussi.

Sylvie a donc débuté son implication syndicale en tant qu’assistante-déléguée dans le secteur du bœuf. Elle s’est mise à lire attentivement la convention collective. Le délégué principal qui était un homme l’impliquait dans plusieurs dossiers. Beaucoup de femmes travaillent à l’usine et elles étaient plus à l’aise de parler à une femme qu’à un homme de leurs problèmes personnels. Pour Sylvie, ce qui est important c’est d’être équitable. Lorsqu’un employé n’a pas raison, elle n’hésite pas à lui dire et c’est d’ailleurs ce qui lui a servi à bâtir sa crédibilité. En 2005, le délégué principal a quitté son emploi et suite à une consultation parmi les délégués de l’usine, c’est Sylvie qui a été choisie pour le remplacer.

Cette année, elle a participé à sa première négociation et a bien aimé son expérience qu’elle a trouvée instructive. Elle a également appris à mieux se connaître et à mieux connaître l’organisation pour laquelle elle travaille ainsi que ses dirigeants. Sylvie est d’avis qu’elle aurait fait une bonne avocate. Elle se sent valorisée lorsqu’elle se porte à la défense de ceux ou celles qui n’osent pas se défendre. Le fait que les employés viennent lui parler de problèmes très personnels montre qu’ils lui font très confiance.

Lorsqu’on lui demande si elle croit que les syndicats ont toujours leur place dans notre société d’aujourd’hui, elle nous répond : « Ça serait l’enfer s’il n’y avait pas de syndicat ! ».