Mois de l’histoire des Noirs

En décembre 1995, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité la motion suivante : « Que cette Chambre prenne note de l’importante contribution de la population noire canadienne à l’établissement, à la croissance et à l’essor du Canada, de la diversité de la communauté noire au Canada et de son importance dans l’histoire du pays, et qu’elle reconnaisse le mois de février comme le mois de l’histoire des Noirs. »

Pendant ce mois, nous reconnaissons l’apport historique des Canadiens d’ascendance africaine, qui remonte à 1603 au Canada. Ces Canadiens et Canadiennes ont participé activement à l’édification et à la défense de notre pays. Chaque année au mois de février, les Canadiens reconnaissent la riche contribution que les Noirs canadiens ont apportée et continuent d’apporter sur le plan de la vie politique, de la culture, de la science, du commerce, de la justice sociale et du mouvement ouvrier.

La nation canadienne étant l’une des plus diversifiées au monde — c’est d’ailleurs l’une de nos richesses collectives les plus précieuses — l’histoire de nos confrères et consœurs noirs est un volet de notre histoire commune que nous devrions tous mieux apprendre à connaître.  Nous devrions savoir qu’en 1793, le lieutenant-gouverneur John Simcoe a forcé le gouvernement du Haut-Canada à adopter la Loi anti-esclavage. Cette action a catalysé un mouvement anti-esclavagiste qui a finalement mené à l’abolition de l’esclavage à la grandeur de l’Empire  britannique. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’encore en 1965, certaines écoles en Ontario pratiquaient la ségrégation et que le gouvernement a longtemps dressé des barrières migratoires pour empêcher l’arrivée de Noirs des Antilles et de l’Afrique.

Bien que les mesures législatives racistes soient maintenant considérées inacceptables, le racisme se perpétue de nombreuses autres façons, notamment dans la discrimination sur le plan des salaires et des promotions dans les lieux de travail, du profilage racial par les forces de l’ordre et, de façon systématique pour les Canadiens noirs comme pour les autres Canadiens racialisés, de l’absence de représentation proportionnelle dans les postes de direction et de décision dans la presque totalité des entreprises et organisations canadiennes. Il n’est pas surprenant que le tiers des Canadiens noirs déclarent avoir été victimes de manifestations de racisme au travail ou dans la collectivité.

Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT) du gouvernement fédéral représente une autre barrière odieuse pour les immigrants racialisés. Ce programme attire des travailleurs au Canada, principalement en provenance des pays du Sud, de façon à créer pour eux des relations de travail à long terme tout en leur refusant le droit d’immigrer de façon permanente au Canada s’ils le souhaitent.

La lutte pour la justice sociale se poursuit. Nous devons tous apprendre de notre longue histoire faite de grandes réalisations et de profondes injustices. Ensemble, nous devons travailler pour un avenir où toutes les inégalités seront choses du passé. Pas seulement en février, mais tous les jours de l’année.

En toute solidarité,

Wayne Hanley
Président national